Le royaume du Maroc, qui a crié victoire au lendemain de l’adoption, en Conseil de sécurité des Nations unies, de la résolution 2797/2025 sur le Sahara occidental, commence à redescendre de son petit nuage. Après avoir entretenu l’illusion de la marocanité en vase clos, sinon auprès de l’opinion publique locale déjà harassée par les maux sociaux et économiques, le Makhzen est rattrapé par la réalité. La réalité de la question de décolonisation, dont le statut juridique de territoire non autonome impose une solution basée sur l’autodétermination. La réalité politique et juridique de la question de la dernière colonie en Afrique s’est vérifiée, hier à Luanda, à l’occasion de la séance inaugurale du 7ᵉ Sommet de coopération et de partenariat entre l’Union africaine et l’Union européenne. Le Makhzen l’a vérifié à ses dépens dans l’atmosphère qui a régné dans la salle abritant le conclave UA-UE. Les images qui nous parviennent de cette réunion illustrent parfaitement le malaise dans lequel s’est empêtré le Makhzen. Son représentant est soumis, in situ, et à son corps défendant, à une série de rudes épreuves. D’abord, il faut savoir que le pays hôte de ce sommet, à savoir l’Angola, est un grand défenseur de la cause d’autodétermination du peuple sahraoui. Il se trouve que le Maroc nourrit un complexe d’infériorité face aux pays qui soutiennent le droit international. Ensuite, il y a la participation de la République arabe sahraouie démocratique à ce rendez-vous. Elle est représentée de surcroit par son président et chef du Front Polisario, Brahim Ghali, qui a ainsi porté l’estocade et ajouté une couche aux malheurs de Rabat. D’ailleurs, on a vu constaté comment le représentant marocain sur place a fait profil bas en. C’est un échec cuisant pour la diplomatie marocaine que de se retrouver dans une même salle et de partager une table avec des délégations africaines et européennes de haut niveau et auxquelles ont été associés les représentants du gouvernement sahraoui. Le Makhzen qui continue à pérorer face à ses alliés européens que le Sahara est « marocain » a vu ainsi ses illusions partir en fumée. Par ailleurs, le Makhzen a dû faire face à un autre malaise. La participation remarquable de l’Algérie par la voix de son chef de la diplomatie, Ahmed Attaf, qu’on a placé côte à côte avec le secrétaire général de l’ONU, le président de la commission de l’UA et du représentant de l’Angola. Le contraste entre les délégations algérienne et marocaine est saisissant. On a vu comment Ahmed Attaf a été fort sollicité de ses homologues africains et européens. Le Makhzen a provoqué sa propre éclipse à Luanda.
Farid Guellil











































