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LUTTE POUR L’AUTODÉTERMINATION ET CONTRE LE PILLAGE DES RICHESSES : La Diaspora sahraouie unie et déterminée

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À l’occasion du 50ᵉ anniversaire de l’unité nationale sahraouie et du souvenir du démantèlement du camp de Gdeim Izik, la communauté sahraouie en France et dans les pays d’Europe du Nord a tenu, les 8 et 9 novembre à Paris, sa réunion annuelle dans une atmosphère de mobilisation militante. L’événement, placé sous la supervision du ministère des Territoires occupés et des Communautés, a réuni les représentants d’associations, des responsables du Front Polisario et des délégués de la diaspora. Parmi les participants figuraient Mme Nakia Salem, membre du secrétariat national du Front Polisario, Oubi Buchraya, conseiller spécial du président de la République sahraouie chargé des ressources naturelles, ainsi que M. Mohamed Ali Zerouali, représentant du Front Polisario en France. Les travaux ont porté sur les développements récents de la cause sahraouie, notamment la bataille juridique en Europe concernant le pillage des ressources naturelles du Sahara occidental. Les intervenants ont salué les décisions judiciaires européennes confirmant la souveraineté du peuple sahraoui sur ses ressources et rejetant tout accord conclu sans son consentement. Dans leur communiqué final, les associations ont réaffirmé leur attachement au Front Polisario, unique représentant légitime du peuple sahraoui, et ont appelé à renforcer l’unité nationale face à la propagande adverse. Elles ont également confirmé leur participation à la manifestation prévue le 11 décembre à Bruxelles pour dénoncer les manœuvres de l’Union européenne visant à contourner les décisions de la Cour de justice de l’UE. La réunion s’est conclue par un appel à la communauté internationale pour qu’elle accélère la recherche d’une solution juste et durable garantissant au peuple sahraoui l’exercice de son droit à l’autodétermination et à la liberté, tout en tenant le Maroc pour responsable du blocage du processus onusien. Partout dans le monde, la diaspora sahraouie et les mouvements solidaires ont marqué cette date symbolique par des mobilisations de grande ampleur. À Madrid, la Hispano-Sahrawi Solidarity Movement a annoncé une marche nationale le 15 novembre pour dénoncer les 50 ans de l’Accord de Madrid, qui permit l’occupation marocaine du Sahara occidental en 1975. Le militant espagnol Manuel de la Rosa Hernández a appelé les syndicats, les organisations sociales et les partis de gauche à se rassembler massivement, rappelant la responsabilité historique de l’Espagne qui, selon les Nations unies, demeure la puissance administrante légale du territoire. Le communiqué des organisateurs accuse Madrid d’avoir « trahi ses obligations internationales » en livrant le territoire au Maroc et à la Mauritanie, et exige la libération des prisonniers politiques sahraouis, dont le groupe de Gdeim Izik. La mobilisation s’accompagne d’une demande pressante adressée à l’Union européenne : créer des mécanismes de suivi des droits humains et appliquer strictement les arrêts de la Cour de justice européenne interdisant l’exploitation des ressources du Sahara occidental sans l’accord du peuple sahraoui.

La solidarité traverse les continents
À Londres, la communauté sahraouie et des militants britanniques ont manifesté devant l’ambassade du Maroc pour exiger la fin de l’occupation et la libération immédiate des prisonniers politiques. Drapés des couleurs sahraouies, les participants ont rejeté le soi-disant « plan d’autonomie » marocain et rappelé que la question du Sahara occidental relevait du droit inaliénable à l’autodétermination. À Barcelone, la représentation du Front Polisario en Catalogne, accompagnée d’organisations de solidarité et de partis politiques, a organisé un rassemblement dénonçant la signature des Accords de Madrid. Les manifestants ont exigé qu’Espagne reconnaisse ses responsabilités historiques et légales et soutienne le processus de décolonisation de la dernière colonie d’Afrique. De l’autre côté du globe, à Sydney, la Western Sahara Alliance et le journal Green Left ont organisé une soirée cinématographique en hommage à la résistance sahraouie. Rachel Evans, du Socialist Alliance, a rappelé que le Sahara occidental demeure « la dernière colonie du continent africain », soulignant l’importance de maintenir la lutte contre le colonialisme moderne. Deux films, The Worst Police State I Have Ever Seen et Unsubmissive, ont été projetés, exposant la répression dans les territoires occupés et la résistance des femmes sahraouies. Le représentant du Front Polisario en Australie, Mohamed Fadel Kamel, a rappelé que la résolution 2797 du Conseil de sécurité, prolongeant le mandat de la MINURSO, ne changeait rien à la nature du conflit : « Sans autodétermination, il n’y aura ni paix ni stabilité. »

En France, la solidarité se renouvelle
À Louviers, en Normandie, l’association française Une citerne pour les Sahraouis, fondée il y a 35 ans, a célébré son anniversaire aux côtés d’élus, de militants et d’amis du peuple sahraoui. Sa présidente, Nadine Lefrançois, a réaffirmé la détermination des militants à poursuivre leur engagement, dénonçant « les manœuvres visant à priver un peuple de son droit à l’indépendance ». La présidente de l’Association des amis de la République arabe sahraouie démocratique (AARASD), Régine Villemont, a rappelé que le combat solidaire se poursuivait « dans un monde où les intérêts économiques ont pris le pas sur le droit international ». Le député français Jean-Paul Lecoq, dans un message lu par son adjointe Nathalie Nail, a salué « le courage et la constance » des associations solidaires, soulignant que leur action humanitaire s’est transformée au fil du temps en un combat politique pour la justice et la liberté. La soirée s’est clôturée par la projection d’un documentaire retraçant 50 ans de lutte du peuple sahraoui et 35 ans de solidarité, suivie d’un moment de convivialité autour de plats traditionnels, symbole d’une culture sahraouie vivante et résistante.

Les intellectuels espagnols dénoncent la complicité officielle et la censure
Dans un article publié par le site Sevillainfo, l’universitaire José Antonio Ituriaga, spécialiste du droit international, a dénoncé la « trahison historique » de l’Espagne en 1975, qui a livré le territoire au Maroc sans organiser le référendum prévu par l’ONU. Il souligne que « cette abdication a ouvert la voie à un drame humanitaire et juridique dont les Sahraouis subissent encore les conséquences ». Le professeur met en garde contre la « complaisance diplomatique » actuelle de Madrid vis-à-vis du Maroc, qui couvre la répression des civils et le pillage des ressources naturelles. De son côté, le journal espagnol El Salto a publié un long reportage intitulé Sahara occidental : des décennies de résistance et de censure, dénonçant la répression contre les journalistes sahraouis. Six d’entre eux, dont Abdallah Lakfawni (condamné à perpétuité) et Hassan Dah (25 ans de prison), sont actuellement incarcérés pour avoir révélé les violations commises dans les territoires occupés. Le reportage rappelle la genèse du mouvement de résistance pacifique, depuis l’Intifada de l’indépendance en 2005 jusqu’à la révolte du camp de Gdeim Izik en 2010, qualifiée par de nombreux observateurs comme « le véritable prélude du Printemps arabe ». De Paris à Sydney, de Madrid à Londres, la cause sahraouie s’impose de nouveau dans l’espace public international. Cinquante ans après l’Accord de Madrid, les peuples solidaires, les juristes, les journalistes et les militants rappellent une vérité simple : le Sahara occidental demeure une colonie, et le droit international exige sa décolonisation. L’unité retrouvée de la diaspora sahraouie et la résurgence du mouvement de solidarité mondial confirment que la cause du peuple sahraoui n’appartient pas au passé, mais incarne toujours l’un des derniers combats contemporains pour la liberté et la dignité en Afrique.
M. S.

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