Cet après-midi, la capitale vivra au rythme d’un derby qui, chaque saison, dépasse le simple cadre sportif. Le CR Belouizdad et l’USM Alger se retrouvent au stade du 5-Juillet-1962, délocalisé pour l’occasion et programmé à 14h30, dans une affiche qui promet intensité, engagement et enjeux symboliques. Au-delà du match, c’est une histoire d’orgueil, de rivalité urbaine et de trajectoires sportives qui s’entrecroisent.
Initialement prévue au stade Nelson-Mandela de Baraki, l’affiche a finalement été transférée vers le 5-Juillet, comme annoncé en milieu de semaine par la Ligue de football professionnel. Un choix rendu nécessaire par l’état de la pelouse du Nelson-Mandela, jugée insuffisante lors du dernier match continental du CRB. Plusieurs joueurs avaient exprimé leur difficulté à évoluer sur un terrain lourd, ralentissant les transmissions et limitant la fluidité du jeu. Le changement d’enceinte, s’il peut surprendre sur le calendrier, répond avant tout à un impératif sportif. Le deuxième paramètre, lui, interroge davantage : l’horaire. En raison d’un éclairage encore non opérationnel au 5-Juillet, malgré des tests récents, la rencontre se jouera en plein après-midi, à 14h30. Une décision qui ne fait pas l’unanimité, notamment chez les supporters, habitués à des rendez-vous nocturnes amplifiant ambiance et intensité. Mais dans un derby, la ferveur dépasse les montres : le stade devrait afficher une tribune pressée, bruyante et colorée.
Un CRB en reconstruction, mais déterminé
Sur le terrain, le CR Belouizdad aborde cette rencontre avec un regain de confiance. Après deux victoires successives en championnat, les hommes de Sead Ramovic ont trouvé un second souffle. Le technicien serbe retrouve surtout une arme essentielle : l’intégralité de son secteur offensif. Meziane revient nettement mieux après un début de saison compliqué ; El-Mellali, explosif, attend son match-référence ; Benhamouda cherche à confirmer ses premiers signaux positifs ; Belhocini, lui, revient d’une blessure avec la volonté d’apporter immédiatement. Réunis, ces quatre profils offrent au Chabab une densité technique rarement aperçue depuis le début de saison.
Ramovic entend bâtir son plan de jeu sur la possession et l’initiative, en imposant un rythme élevé dès l’entame. L’entraîneur compte sur l’intensité dans les duels, la verticalité dans les phases offensives et la pression haute pour tenter d’étouffer l’USMA. Mais le CRB sait aussi que ce derby se joue sur les nerfs. Il faudra de la lucidité, de la maîtrise émotionnelle et une efficacité devant le but.
Une USMA en pleine ascension et portée par Draoui
En face, l’USM Alger se présente dans une dynamique tout aussi positive. Trois victoires de suite et une progression visible dans les automatismes. Abdelhak Benchikha, technicien expérimenté, a su recentrer son groupe autour de principes simples : rigueur, équilibre et précision dans les transitions. L’équipe ne joue pas toujours le football le plus flamboyant, mais elle est efficace et structurée.
Et dans ce dispositif, un nom attire l’attention : Zakaria Draoui. L’ancien du CRB est aujourd’hui l’âme du milieu usmiste. Sa lecture du jeu, sa qualité dans la récupération, sa faculté à orienter les actions et surtout sa projection vers l’avant en font un atout majeur. Il a déjà été décisif à plusieurs reprises cette saison, notamment face au CSC, à l’ES Sétif et à l’ASO Chlef. Draoui incarne ce joueur capable de faire la différence dans les moments verrouillés. Sa connaissance du jeu, mais aussi de l’adversaire, comptera naturellement dans le déroulement de la rencontre.
L’USMA, portée par la dynamique actuelle, joue plus qu’un match : elle joue l’occasion de confirmer sa remontée et d’envoyer un message aux prétendants. À l’image de Benchikha, l’équipe semble consciente que le moindre détail peut basculer ce type de rendez-vous.
Entre un CRB armé pour se relancer durablement et une USMA sûre de sa force, le derby de cet après-midi s’annonce brûlant. Reste à savoir qui, du Chabab ou de la Soustara, fera vibrer Alger et marquera ce rendez-vous de son empreinte.
Mohamed Amine Toumiat
