Accueil Edito Pomme de terre, la bonne recette…

Pomme de terre, la bonne recette…

0

C’est trop ou pas assez ! Il n’est jamais simple de réguler la production agricole. En gros, cela va des surfaces aux conditions climatiques en passant par les variétés et les engrais. Cette année, notre pays a enregistré une année de production record de pomme de terre. Ce qui, à première vue, devrait être applaudi. Sauf que, cette hausse de production entraîne une chute du prix du tubercule qui cause des pertes aux agriculteurs. Avec le risque de voir ces derniers s’orienter vers d’autres cultures que la pomme de terre. Alors que faire ? Augmenter les surfaces de stockage ? Favoriser l’exportation ? Recourir à l’industrie de la transformation ? Toutes ces solutions ont leurs revers. Le stockage peut servir la spéculation. L’exportation « sauvage » peut engendrer la pénurie. La transformation exige une disponibilité durable du produit. Toutes ces particularités ajoutées à l’approvisionnement du marché national ainsi qu’à la préservation du pouvoir d’achat forment des équations difficiles à résoudre. Surtout en l’absence de statistiques précises. Actuellement notre production de pomme de terre est de plus de 6 millions de tonnes. Nos capacités de stockage pour ce légume, sont de 150 000 tonnes. L’on sait que la consommation moyenne de pomme de terre de chaque algérien se situe entre 85 à 100 kg/an. Les seules exportations, autorisées cette année, l’ont été vers la Tunisie. Les données statistiques doivent inclure les trois récoltes annuelles. La wilaya d’El-Oued se distingue comme étant celle qui produit le plus de pomme de terre. L’État est confronté à trois paramètres « sacrés » : préserver le pouvoir d’achat, augmenter les surfaces cultivables, assurer la sécurité alimentaire et se diriger vers l’exportation. Autant de fondamentaux inscrits dans le programme présidentiel. La difficulté pour équilibrer la production agricole avec ses différents débouchés est exposée plus haut, pour le cas de la pomme de terre. On comprend mieux le sens à donner aux propos tenus par le chef de l’État, Abdelmadjid Tebboune, lors de sa rencontre, en septembre dernier, avec les médias nationaux : « L’agriculture est un domaine de science et de techniques. Il est temps d’en finir avec les pratiques archaïques et de faire entrer ce secteur vital dans l’ère de la modernisation et de la numérisation», avait-il précisé aux journalistes. Il vient d’y ajouter, au cours du Conseil des ministres de dimanche dernier, la préparation « d’un nouveau projet de loi d’orientation agricole pour une organisation définitive du secteur selon une vision prospective associant des spécialistes ». Sachant qu’à l’horizon 2050, nous serons 65 millions d’habitants. Ce qui suppose une hausse de 55% de la production de pomme de terre selon les spécialistes. Aucune approximation n’est admise. L’objectif est d’atteindre une production précise et durable. Pour la pomme de terre en particulier comme pour tous les produits agricoles en général. Ce n’est pas un hasard si on retrouve ici, comme ailleurs, l’intérêt de la numérisation !
Zouhir Mebarki

Article précédentELLE CONCERNE LA COOPÉRATION COMMERCIALE, ÉCONOMIQUE, SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE : L’Algérie et l’Azerbaïdjan créent une commission mixte
Article suivantMASSAD BOULOS RECADRE LE MAKHZEN : « Le conflit sahraoui oppose le Maroc au Front Polisario »