Cela faisait longtemps que le gouvernement national ne s’est pas exprimé sur la crise entre l’Algérie et la France. En l’espèce, nous sommes face à une question d’actualité qui illustre parfaitement cet état de fait. Il s’agit de la récente décision de l’Assemblée nationale française d’adopter un projet de résolution pour dénoncer l’accord bilatéral migratoire de 1968. La France des « algérophobes » du Rassemblement national et consorts n’a donc plus que ça à agiter pour chercher à déstabiliser l’Algérie ? Depuis la crise née à l’été 2024, on en a vu des vertes et des pas mûres de la part des racistes de toute la galaxie de l’extrême droite. Qu’à cela ne tienne, l’Algérie poursuit son bonhomme de chemin. Sans se laisser impressionner. À se demander, d’ailleurs, à quoi servirait d’interagir avec l’autre partie. Pas tant que celle-ci continue à faire montre de mauvaise foi au lieu de réviser ses frasques à l’égard d’un pays souverain, absolument souverain, dans ses choix et ses décisions. Maintenant, si les responsables algériens ont jugé inutile de le faire, c’est qu’il y a forcément derrière une raison valable. Mais si le but recherché étant de faire réagir l’Algérie, autant dire les choses tout de go. C’est désormais fait, par la voix du chef de la diplomatie nationale, Ahmed Attaf, qui, lors d’une interview à la chaîne internationale « Al24News », a mis les points sur les i. A la question de savoir la position du gouvernement sur le vote parlementaire inhérent à l’accord de 1968, Attaf a tempéré les ardeurs en pointant du doigt une affaire franco-française qui ne sort pas, du moins pour l’instant, des murs de l’assemblée française. Ainsi, il se trouve que cette assemblée a cédé à l’obsession d’une partie de la classe politique qui ne porte pas l’Algérie dans son cœur. Une partie qui continue à faire de l’Algérie un sujet de politique intérieure à la France. Mais l’Algérie ne s’en tient qu’aux décisions prises officiellement par la France, sinon son exécutif. Attaf a plus regretté ce qui a été décidé au sein d’une assemblée qui, après coup, aura perdu son prestige. « Très sincèrement, j’ai beaucoup de respect pour l’Assemblée nationale française, mais lorsque j’ai vu ce vote, la première pensée qui m’est venue à l’esprit est : la course à l’échalote se poursuit », a-t-il déclaré à ce sujet. Côté gouvernement français, le premier ministre, Sébastien Lecornu, a déclaré, auparavant, que l’accord de 1968 devrait plutôt être « renégocié » au lieu qu’il soit dénoncé. De l’autre, il a affirmé que les choses sont telles qu’aussi bien en France qu’en Algérie, la crise entre les deux pays alimente la politique intérieure. Lecornu ménage le chou et la chèvre au lieu de faire l’effort de reconnaitre les bévues de l’assemblée française.
Farid Guellil
            








































