L’armée d’occupation israélienne a annoncé, hier, avoir identifié les corps de trois de ses soldats dont les dépouilles ont été remises la veille par la résistance palestinienne au Comité international de la Croix Rouge (CICR).
Selon le communiqué israélien, les trois hommes ont été tués lors de l’opération du 7 octobre 2023, qui avait marqué le début du conflit actuel à Ghaza. Les Brigades Al-Qassam, branche armée de la résistance palestinienne, avaient déclaré Dimanche avoir transféré au CICR les corps de trois militaires israéliens capturés lors des affrontements. Les dépouilles auraient été retrouvées dans un tunnel au sud de la bande de Ghaza, à la suite d’opérations de recherche menées par les combattants palestiniens. Le porte-parole du mouvement, Hazem Qassem, a précisé que cette initiative s’inscrivait dans le cadre de « l’engagement constant de la résistance à poursuivre le processus d’échange » et à restituer les corps le plus rapidement possible. Il a, par ailleurs, exhorté les médiateurs internationaux à faire pression sur l’occupation pour qu’elle respecte les engagements liés à l’accord de cessez-le-feu et à l’échange de prisonniers. Du côté israélien, un porte-parole de l’armée a confirmé que les équipes du CICR s’étaient rendues à un point de rencontre dans le sud du territoire pour récupérer les cercueils contenant les corps. Le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahou a, de son côté, annoncé dimanche soir la réception officielle des dépouilles, sans fournir de détails sur la nature de l’accord ayant permis cette restitution. Selon des sources locales, les opérations de récupération menées par la résistance et le CICR se sont déroulées simultanément dans deux zones : le quartier de Choujaïya, à l’est de la ville de Ghaza, et la région de Khan Younès, au sud du territoire. Ces deux secteurs ont été parmi les plus violemment bombardés depuis le début de l’agression israélienne, entraînant d’importantes pertes humaines et la destruction d’infrastructures civiles. Pour la résistance palestinienne, cette remise s’inscrit dans une logique de respect du droit humanitaire et d’ouverture envers les médiations internationales, malgré la poursuite des attaques israéliennes et des violations du cessez-le-feu. En rendant les dépouilles de ses adversaires, le mouvement entend également réaffirmer sa volonté de progresser vers un échange global incluant la libération des milliers de prisonniers palestiniens toujours détenus dans les prisons sionistes. À Tel-Aviv, cette annonce a suscité une réaction mêlée de soulagement et de tension. Des familles de captifs israéliens ont réclamé des explications sur les circonstances de la mort de leurs proches, dénonçant le manque de transparence du gouvernement. Plusieurs observateurs israéliens y voient également un signal politique : la résistance palestinienne continue de détenir un levier d’influence majeur dans les négociations, malgré plus de deux ans de guerre et un blocus toujours étouffant. La question des prisonniers et des corps reste au cœur des discussions indirectes entre la résistance et Israël, sous médiation égyptienne et qatarie. Si la restitution des trois corps pourrait ouvrir une nouvelle phase d’échanges, rien ne permet pour l’instant de confirmer une avancée significative vers un accord global, d’autant que les opérations militaires et les bombardements se poursuivent quotidiennement dans plusieurs secteurs de la bande de Ghaza. Ce nouvel épisode illustre à la fois la complexité du conflit et la persistance de la résistance palestinienne, déterminée à lier toute forme de négociation à la fin de l’agression et à la libération des prisonniers, considérés comme le cœur de la lutte nationale. La remise des corps, bien que limitée, revêt donc une portée symbolique : elle rappelle que la guerre ne se joue pas seulement sur le terrain militaire, mais aussi sur celui de la dignité, des engagements humanitaires et du droit à la justice pour les victimes des deux côtés.
M. Seghilani
