On a tendance à penser aux médicaments plutôt qu’à l’armoire où ils seront rangés. C’est cet oubli que notre ministre de l’Industrie pharmaceutique, Wassim Kouidri, a montré du doigt lors de sa visite, lundi dernier, à Tizi-Ouzou. Une visite au terme de laquelle, il a tenu une conférence de presse. Une rencontre avec les médias où il a mis en exergue la production nationale du médicament qui couvre actuellement « 82% des besoins nationaux » a-t-il précisé. Une production dominée par le secteur privé avec Saïdal pour seul opérateur public. Par contre, il en va tout autrement pour les équipements médicaux et autres outils utilisés par le personnel de santé. La panoplie est large mais disons que cela va des collecteurs d’aiguilles et tabourets médicaux aux lits médicalisés en passant par l’échographe et l’imagerie. Kouidri a évalué ces équipements et consommables à « 129.600 produits actuellement importés ». Il a précisé que « la facture d’importation de ces produits, supportée annuellement par l’État, est très élevée ». Il s’est lui-même étonné du manque d’intérêt des investisseurs algériens pour ces produits, d’autant qu’il a rappelé que notre pays « dispose des compétences et des capacités techniques nécessaires » pour produire localement bon nombre de ces équipements et consommables. Il a rappelé aussi « le soutien de l’État dans le cadre de la politique d’encouragement à l’investissement et à la production nationale ». Tout en soulignant la nécessité de sortir de cette forte dépendance à l’importation de ces équipements médicaux. Ce faisant, il a tenu à « assurer, aux opérateurs souhaitant investir dans ce créneau, l’appui ainsi que toutes les aides et facilitations de son département ». Cependant, il faut admettre que produire une table d’examen n’a rien à voir avec une table de cuisine. Ce qui les différencie, principalement, c’est la rigueur dans le process et la noblesse des matériaux utilisés. Sans aller jusqu’à la production des scanners médicaux ou la tomographie (technique pour obtenir des images en coupe) et la numérisation informatique, qui nécessitent une expertise et un savoir-faire très pointu, on peut aisément produire des paravents par exemple ou encore des tables d’examens. Parmi les consommables, on sait que la production des blouses jetables, notamment pour les chirurgiens, existe dans notre pays, les seringues aussi. Pansements, compresses. Même les lits médicalisés sont à la portée de notre industrie. Le tout est de se conformer strictement aux normes internationales en vigueur. Pour le reste des équipements plus compliqués à fabriquer, des partenariats avec des opérateurs étrangers possédant l’expertise nécessaire, ne sont pas interdits. Cela dit, l’université algérienne est interpellée pour devenir ce recours indispensable aux investisseurs désireux de se lancer dans la production de l’équipement médical. Les objectifs atteints dans la production des médicaments, permettent d’avancer qu’il n’y a pas de raison que cela ne fonctionne pas pour les équipements. Alors ?
Zouhir Mebarki






































