Affligeante image de la France qui a vu, hier, son ancien président de la république, Nicolas Sarkozy condamné pour « association de malfaiteurs », rejoindre la prison. Il est condamné à 5 ans de prison ferme mais déjà des observateurs se demandent combien de temps passera-t-il en prison ? En effet et alors que la présidente du tribunal qui l’a condamné a reçu des menaces de mort, l’actuel président de la république, Emmanuel Macron, le reçoit à l’Élysée. Devant la désapprobation générale, Macron tente de se justifier : « Il était normal sur le plan humain que je reçoive un de mes prédécesseurs dans ce contexte ». Le ministre de la justice, Gérald Darmanin lui emboîte le pas et déclare, droit dans ses bottes, « j’irai le voir en prison ». Le syndicat des magistrats français s’insurge et réplique : « il y a plus de 83.000 détenus dans les prisons françaises, pas un seul n’a eu droit à de telles faveurs ». Pour plusieurs observateurs, ces comportements sont des messages de pressions sur les magistrats. Pressions dont on verra le résultat sur la demande de liberté introduite par les avocats de Sarkozy. Voir même la grâce présidentielle au moment opportun. Il est clair que les magouilles vont bon train en coulisses pour raccourcir le séjour en prison de l’homme qui voulait « nettoyer la racaille au kärcher ». Hier, à 10 h., il s’est présenté à la prison de la santé à Paris où il a été conduit dans sa cellule. C’était la Une des médias français toute la journée. Le prisonnier a déclaré que pour ne pas s’ennuyer dans sa cellule, il comptait écrire un livre. Se peut-il qu’il écrira sur cette affaire libyenne pour laquelle, il doit purger cinq années derrière les barreaux ? En commençant par sa visite en Libye en sa qualité de ministre de l’intérieur en octobre 2005. Puis en juillet 2007 en sa qualité de président de la république française. Ensuite sur celle de Maâmar Gueddafi à Paris le 10 décembre 2007. Sarkozy aurait expliqué pourquoi il a cédé à tous les caprices de Gueddafi. Visite rallongée de deux jours. Réception des invités du leader libyen dans les jardins de l’Hôtel de Marigny, sous la tente plantée par Gueddafi. Au moment des faits, devant la levée de boucliers, Sarkozy s’était justifié en avançant des contrats avec la libye, de 10 milliards d’euros. Contrats qui se sont avérés « bidon ». Enfin, il aurait pu écrire, dans son livre, sa volte-face de mars 2011 en décidant l’opération « harmattan » et le bombardement de la Libye. Avec les résultats que l’on connait. Le sommeil en cellule sera difficile. Le fantôme de Gueddafi sera présent. À l’extérieur, les Français sont envahis par la honte. Après le bracelet électronique, la prison. Sarkozy est un récidiviste avec trois condamnations. Ce n’est pas fini. D’autres, en cours, viendront s’ajouter. Quelle indignité ! Le monde entier assiste au déclin d’une France qui a fait d’un malfaiteur un Chef de l’État. Plus grave est le soutien que lui apporte la classe politique. De l’Élysée à Éric Zemmour !
Zouhir Mebarki