La justice française, qui vient de condamner Nicolas Sarkozy, l’ancien président de la République, à « 5 ans de prison ferme avec mandat de dépôt différé et exécution provisoire ainsi qu’une inéligibilité de 5 ans » au cas où il serait tenté par l’élection de 2027. Il est convoqué le 13 octobre prochain pour son incarcération. Par ce jugement, la justice française a fait preuve de discernement en décidant de « balayer devant la porte » de son pays. Cette France toujours apte à donner des leçons aux autres. De Giscard d’Estaing avec « les diamants de Bokassa » jusqu’à Nicolas Sarkozy et ses ministres, avec l’argent libyen et son premier ministre, François Fillon, avec « les emplois fictifs de sa femme et de ses enfants » en passant par Jacques Chirac et ses « emplois fictifs de la mairie de Paris », sans oublier Marine Le Pen, condamnée pour « détournements de fonds publics européens » avec inéligibilité de cinq ans alors qu’elle est candidate favorite pour la présidentielle de 2027. Ce n’est pas tout, si le « poisson pourrit par la tête », en France il descend les marches. Avec un Cahuzac, ses mensonges et ses fraudes. Un DSK (Dominique Strauss-Kahn) avec ses affaires de mœurs alors qu’il allait gagner l’Élysée en 2012. Le contre-exemple au pays de Talleyrand a déteint sur une bonne partie du personnel politique français. C’est le cas de François Mitterrand avec l’affaire « Mazarine » et son « cancer caché ». Depuis, les français ont développé, envers le personnel politique, une suspicion chronique. Une véritable république « bananière » qui a pour siège l’Élysée. De là, comble de l’ironie, elle donnait des leçons aux anciennes colonies. Elle les sanctionnait même. Elle avait désigné le père fouettard, Jacques Foccart et Bob Denard le bourreau. C’est dans cet esprit de condescendance que Nicolas Sarkozy a, lui même dirigé, au sein de l’OTAN, le chaos en Libye. Ce qui a aussi permis l’élimination de Mâamar Gueddafi. D’ailleurs son ombre planait au-dessus du tribunal lorsque Sarkozy est sorti de la salle d’audience après le prononcé du jugement. Il avait le visage décomposé. Il criait à l’injustice de la justice (sic). Qu’il allait faire appel. Le malheureux oublie que la Cour risque d’aggraver sa peine. De toute manière, il collectionne les procès. À tel point qu’il s’est rendu aux audiences du procès de l’affaire libyenne avec les bracelets électroniques d’une précédente condamnation. Cette fois, ce n’est pas l’affaire de la vieille Bettencourt. Gueddafi vient de l’envoyer en prison. Il compte sur ses 70 ans pour demander un aménagement de peine. D’autres condamnations sont en cours. Le 8 octobre prochain, la cour de cassation doit rendre sa décision sur l’affaire Bygmalion. Le 25 novembre prochain est attendu le délibéré de l’appel sur l’affaire des sondages de l’Élysée. Et d’autres procédures… Notons simplement, que la légion d’honneur a été retirée à Sarkozy. La France humiliée, la France endettée, la France discréditée, aurait crié De Gaulle. Se relèvera-t-elle ?
Zouhir Mebarki