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Leçons d’un drame

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Trop c’est trop ! Le phénomène des accidents de la route est qualifié chez nous, à juste raison, de terrorisme. Les routes du pays sont devenues un coupe-gorge. La faucheuse sème la mort chaque jour que Dieu fait. À tel point que les automobilistes, parmi les plus consciencieux et respectueux du code de la route, ont les genoux qui tremblent dès qu’ils mettent le moteur du véhicule en marche. Non pas par peur de conduire, mais par celle d’être fauché par un forcené. Nos routes sont hors de contrôle. Elles sont source d’inquiétude, d’angoisse et de calvaire. Le trafic automobile n’est plus régi par le code de la route. Chaque automobiliste, plutôt chauffard, ou presque, fait sa propre loi. Ces situations d’anarchie ne profitent d’ailleurs qu’aux fous du volant. Leur seule devise ? « tag ala men tag » ! Mais, il n’y pas que la main humaine derrière l’hécatombe. Il y a aussi et surtout le facteur matériel. Le débat autour de la vétusté des moyens de transport des voyageurs ne date pas d’aujourd’hui. Des milliers de bus en piteux état continuent à rouler sur nos routes. De plus, ils sont souvent en surcharge. Les autobus, aux côtés des camions poids-lourds, sont en tête des véhicules pointés du doigt derrière les accidents de la route. En termes de mortalité surtout. Ces « engins » mortels et leurs propriétaires sont-ils à ce point hors de contrôle ? Sinon, sont-ils soumis régulièrement à des contrôles techniques comme le prévoit la réglementation ? En tout état de cause, l’accident mortel, mais vraiment trop mortel pour un phénomène qui a grillé un feu rouge et a atteint un pic d’alerte, survenu à Oued El Harrach, doit servir de leçon. Ainsi, la faucheuse a emporté 18 personnes et en a blessés 23 autres. L’hécatombe de ce vendredi noir marque les Algériens au fer rouge. L’Algérie est toujours sous le choc. C’est une première, du moins en termes du nombre de victimes causées, à Oued El Harrach. Ce drame nous a fait oublier tout. Pour ne porter leur regard que sur les images des victimes. Celles des cadavres retirés sous les eaux et étalées en grand nombre sur les abords de Oued El Harrach. Cette tragédie ne doit pas être oubliée. Mais elle doit surtout servir pour qu’une telle tragédie ne se reproduise plus. Ou, du moins limiter les dégâts et éviter qu’elle fasse autant de victimes, à l’avenir. Pour ce faire ? Tout le monde semble d’accord sur une chose : le parc d’autobus national doit être renouvelé. Le président de la République a ordonné, séance tenante, de procéder au retrait de la circulation de toute la flotte d’autobus qui ont roulé plus de 30 ans. Les autorités comme les opérateurs de transport de voyageurs ont 6 mois pour agir. Faute de quoi …

Farid Guellil

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