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Ambassadeur de Russie en Moldavie : « Chisinau a détruit ses relations avec Moscou sous la pression de l’Occident »

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Dans un entretien exclusif accordé à l’agence TASS, l’ambassadeur russe en Moldavie, Oleg Ozerov, critique sévèrement les choix politiques de Chisinau dictés, selon lui, par l’Union européenne.
Il regrette la détérioration des relations bilatérales avec la Russie et condamne l’exclusion du bloc «Pobeda» des élections législatives à venir. La Moldavie a volontairement détérioré ses relations historiques avec la Russie sous la pression directe de l’Occident, affirme l’ambassadeur de Russie à Chisinau, Oleg Ozerov. Dans une interview à l’agence TASS, publiée hier, le diplomate revient sur la dégradation des relations bilatérales, notamment depuis l’arrivée au pouvoir de la présidente Maia Sandu et de son Parti de l’action et de la solidarité (PAS). « La ligne politique actuelle du gouvernement moldave est largement dictée par Bruxelles sur le principe, qui n’est pas avec nous est contre nous », déclare-t-il. Selon lui, cette orientation européenne n’a pas apporté la prospérité promise. Bien au contraire, les statistiques économiques montrent une baisse de 12 % des exportations en un an, une division par deux des volumes de fruits exportées, et une dette publique qui atteint désormais 7,2 milliards de dollars. « L’UE a enduit les lèvres de miel, mais ce n’est que de la poudre aux yeux », ajoute Oleg Ozerov. L’ambassadeur critique également les expulsions massives de diplomates russes en 2023 – plus de 40 – qui ont « empiré la situation ». Il accuse les services frontaliers moldaves d’entraver la diplomatie en retenant les valises diplomatiques à l’aéroport de Chisinau, ce qui cause de lourds retards administratifs.Sur le plan énergétique, Oleg Ozerov rappelle que les livraisons de gaz russe, suspendues depuis le début de l’année à cause du blocage du transit ukrainien, sont vitales. « La Russie est prête à reprendre les livraisons complètes de gaz à la Moldavie et en Transnistrie, à condition d’un dialogue honnête », affirme-t-il.

Crise énergétique et sécurité régionale
Il précise que l’achat actuel de gaz via des intermédiaires européens a fait exploser les prix pour la population. Concernant la sécurité, le diplomate rejette les accusations du Premier ministre Dorin Recean sur un prétendu déploiement militaire russe en Transnistrie. Il qualifie ces propos « d’absurdes », rappelant que le contingent russe a été réduit au strict minimum et que presque tous les équipements lourds ont été retirés. « La Moldavie a besoin de neutralité, pas de militarisation », insiste-t-il. Sur le plan social, Oleg Ozerov dénonce la marginalisation de la langue russe, encore parlée par plus de 90 % de la population, ainsi que les persécutions contre l’Église orthodoxe moldave. Selon lui, ces attaques sont orchestrées avec la complicité de Bucarest, qui tente de « recréer le scénario ukrainien en Moldavie ».

Répression intérieure et exclusions électorales
Enfin, l’ambassadeur condamne l’exclusion du bloc d’opposition « Pobeda » des élections législatives du 28 septembre. « Cette décision est politiquement motivée », dénonce Vassili Bolia, député du bloc. Formé en avril 2024, le bloc « Pobeda » regroupe plusieurs partis favorables à un rapprochement avec la Russie et à une intégration dans l’Union économique eurasiatique. Selon son dirigeant Ilan Sor, les motifs invoqués par la commission électorale sont « absurdes », évoquant notamment le fait que leur congrès s’est tenu le jour de la commémoration des victimes des répressions de l’époque communiste, ainsi qu’un prétendu lien avec les troupes russes en Transnistrie ». Selon l’ambassadeur, « de nombreux Moldaves souhaitent le retour à des relations équilibrées avec Moscou, et nous espérons que les élections seront l’occasion de faire entendre leur voix ».

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