L’Algérie et les États-Unis continuent à se communiquer en multipliant des messages positifs l’un à l’égard de l’autre. Peut-on parler dès lors de lune de miel entre deux grands pays ? Pas tant que ça ! Mais la question mérite d’être posée. Source de curiosité, les relations entre les deux pays connaissent des évolutions remarquablement bonnes que cela n’échappe à personne. Bien que l’appréciation du partenariat diffère d’un domaine à un autre. C’est-à-dire qu’on ne peut considérer ces relations en bloc. Disons-le terre-à-terre : autant la lutte anti-terroriste et la coopération économique et culturelle unit l’Algérie et les États-Unis, autant la politique étrangère les oppose. Concernant la sécurité, ce n’est pas un hasard si les deux pays ont convergé vers un même objectif. Ils ont ceci de commun d’avoir tous les deux subi la nébuleuse destructrice. Durant deux périodes différentes, mais successives. L’Algérie a combattu seule le terrorisme durant la décennie 90, tandis que les États-Unis ont découvert la menace planétaire à partir de 2001. En revanche, les deux pays sont diamétralement divisés lorsqu’il s’agit d’un côté, de respect de la souveraineté des pays et de l’autre, d’ingérence dans les affaires intérieures des nations. Sur ce terrain, l’Algérie s’interdit ce que les États-Unis s’autorisent. Fait marqueur, les prise de bec entre Alger et Washington au niveau du Conseil de sécurité, notamment sur le génocide sioniste à Ghaza. Alger a, aux côtés de ses alliés russe et chinois, dénoncé, sans trembler, le veto américain sur le cessez-le-feu. Notre pays puise sa force et force le respect grâce, justement, à ses positions de principe portées en faveur des peuples opprimés. N’empêche, les relations entre les deux pays restent bonnes. Elles n’ont pas changé au gré de la succession entre les républicains et les démocrates américains. Les messages échangés entre les président Tebboune et Trump confirment la tendance dans les relations. On rappelle aussi la coopération militaire consolidée entre les deux pays. Tout récemment, l’évolution américaine, ou ce qui s’apparente comme telle, sur le dossier sahraoui a pesé dans le cours des relations. Le Maroc ayant essuyé un sérieux coup de la part du congrès US. Dernière nouvelle, l’« Institut de Washington pour la politique au Proche-Orient » a rendu des notes d’orientation sur « l’engagement stratégique des États-Unis avec l’Algérie ». Ce think tank explique à Washington pourquoi il faut se rapprocher davantage d’Alger. Parce que l’Algérie jouit d’une solide réputation, en tant que partenaire clé en matière de sécurité dans une région africaine. L’Algérie c’est aussi l’économie : un leader sur le marché énergétique assis sur une position stratégique le long de la route commerciale maritime méditerranéenne.
Farid Guellil