C’est une véritable opération marketing pour promouvoir la destination Algérie. La Capitale, Alger, a fait son entrée estivale de fort belle manière. Elle a accueilli le 2e « Algiers urban trail » ce vendredi. Cette manifestation organisée par la Ligue algéroise de ski et des sports de montagne, sous le parrainage des autorités sportives et sous le patronage du wali d’Alger, a cartonné. Quelque 3000 coureurs, entre locaux et étrangers, ont sillonné 18 kilomètres d’asphalte, d’escaliers et de ruelles étroites. Alger leur en a mis plein la vue à travers ses sites historiques, mythiques et emblématiques. Du top départ au stade Ouaguenouni jusqu’à l’arrivée au niveau du Sanctuaire des Martyrs. Les athlètes ont découvert la Casbah, la Grande Poste, le Jardin du Hamma, le métro, les voûtes et les artères d’« El Mahroussa » (la bien-gardée) etc. Naturellement, le lien est vite établi, entre le sport et le tourisme. Alger s’est, à l’occasion, parée de sa tunique Blanche. Tout était au rendez-vous. La sécurité de l’itinéraire, le ravitaillement et l’hospitalité des habitants. De quoi procurer la fierté d’avoir réussi le pari. C’est une belle expérience à généraliser. Quoique d’autres manifestations, plus ou moins du même genre, ont déjà cours dans les quatre coins du pays. Cette initiative doit aussi nous apprendre à promouvoir autrement l’image du pays. Il faut savoir que le tourisme sportif est une nouvelle conception. Elle ne date pas du siècle dernier. C’est un segment à forte croissance, d’environ 16 % entre 2024 et 2030, tandis que le marché mondial a pesé 609 milliards de dollars en 2023 (données de l’Organisation mondiale du tourisme). Selon la même agence onusienne, tourisme et sport sont interdépendants et complémentaires. À la lumière de ce qui précède, l’Algérie, comme on pouvait s’en apercevoir, n’a pas raté le rendez-vous. Le fait d’accueillir cet événement à Alger témoigne que nous sommes à la page. Du coup, cette idée bouleverse notre conception du tourisme. Et elle prouve, si besoin, que le tourisme ne s’accommode pas avec les seules mesures administratives. C’est mieux, en tout cas, que d’ouvrir des hôtels à coup de milliards et d’attendre qu’ils soient loués par des touristes. Car, l’idée du trail d’Alger a exploré une manière bien moins coûteuse pour promouvoir la destination Algérie. Une simple idée qui, au quart de tour, a drainé 3000 visiteurs dont une vingtaine d’autres nationalités de 14 pays. Un début encourageant pour capter les étrangers. Comme d’autres secteurs pris dans l’engrenage de la bureaucratie, le tourisme doit sortir du carcan administratif. Pour le reste, certains comportements isolés et étrangers à la culture d’hospitalité chez les Algériens sont à bannir. Comme cet individu observé – sur une vidéo dans les réseaux sociaux – en train de harceler, avec un comportement indécent, un groupe de touristes près de la station métro de la Place des Martyrs. Disons que ceci n’est qu’un accident de parcours dans cette Algérie qui commence à renouer avec le tourisme.
Farid Guellil