Le Moustakbel Baladiet Rouissat (MBR), club modeste de la wilaya d’Ouargla, s’apprête à découvrir pour la première fois de son histoire la Ligue 1 professionnelle. Si l’accession est un exploit en soi, le club ne compte pas s’arrêter là : maintenir sa place parmi l’élite devient désormais un objectif aussi crucial que complexe.
Fondé en 1964, le MB Rouissat a écrit l’une des plus belles pages de son histoire cette saison en décrochant une montée historique en Ligue 1 Mobilis. À l’image d’un parcours accompli avec abnégation, discipline et régularité, le club sudiste a su se démarquer dans un championnat de Ligue 2 très disputé. Mais désormais, la joie de l’accession laisse place aux préoccupations de l’avenir. En effet, l’équipe se prépare déjà à relever le grand défi du maintien, consciente qu’une saison rude l’attend dans un championnat beaucoup plus exigeant, tant sur le plan technique que logistique.
C’est dans cet esprit que l’entraîneur-adjoint Mohamed Fouad Bensaci a pris la parole pour affirmer la détermination du staff et des joueurs à poursuivre sur la lancée. Pour lui, l’accession est un point de départ : « Notre volonté est grande de poursuivre les efforts sur cet élan. Le travail et la persévérance sont les seules clés de réussite dans cette nouvelle aventure. » Lucide quant à l’ampleur de la tâche, Bensaci n’ignore pas la difficulté du championnat de Ligue 1, où le MBR devra croiser des clubs bien installés, riches en expérience, et parfois titrés à l’échelle continentale. L’objectif est donc clair : éviter de faire de la figuration et se battre avec sérieux lors de chaque phase de la saison.
En prévision du coup d’envoi prévu pour le 21 août, la barre technique envisage de lancer la préparation d’intersaison au plus tard le 10 juillet.
Le club s’active déjà sur plusieurs fronts : reconfiguration de l’effectif, libération de certains joueurs et recrutement de nouveaux talents. Pas moins de six renforts sont envisagés pour renforcer l’ossature de l’équipe. Mais là aussi, les ambitions se heurtent à une réalité implacable : le manque de moyens financiers. Les recrues ciblées doivent allier expérience et rendement, mais leur venue dépendra étroitement de la capacité du club à mobiliser les ressources nécessaires.
L’équation financière, un défi de taille
Le MBR, comme beaucoup de clubs nouvellement promus, se retrouve confronté à une problématique majeure : comment assurer la transition sans plier sous le poids des charges ? À ce jour, c’est le président du club, Mohamed Laroussi Bensaci, qui supporte l’essentiel des dépenses, notamment à travers des démarches personnelles auprès des institutions et partenaires potentiels.
L’accession en Ligue 1 implique une augmentation substantielle des besoins : salaires plus élevés, déplacements plus fréquents, logistique renforcée, etc. Le staff espère donc voir des sponsors, notamment publics, se manifester rapidement pour soutenir le projet, sans quoi la saison pourrait être compromise.
L’arrivée du MBR en Ligue 1 ajoute une nouvelle représentation du Sud algérien dans le football professionnel. Une dimension importante, tant sur le plan symbolique que sportif, car elle reflète une meilleure distribution géographique des clubs dans les hautes sphères du football national. Au-delà de l’enjeu purement sportif, c’est tout un territoire qui se sent aujourd’hui concerné par cette réussite. À Ouargla, l’engouement populaire est palpable, et les supporters du MBR espèrent que leur équipe pourra faire honneur à sa région et créer la surprise dès sa première saison parmi l’élite. La montée en Ligue 1 est un pas historique, mais le plus dur commence maintenant : rester en haut, avec humilité et ambition. Le MBR saura-t-il relever ce défi inédit ?
M. A. T.