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Goïta trahit son serment 

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Cinq ans après avoir opéré un coup d’État contre Ibrahim Boubacar Keïta, avant d’enfiler, officiellement et une année plus tard, le costume-treillis militaires- de président de la Transition, Assimi Goïta continue à brasser du vent et à berner le peuple malien. Lorsqu’il avait prêté serment, juin 2021, devant la Cour suprême et la Cour constitutionnelle de son pays, en présence même des signataires de l’accord de paix issu du processus d’Alger, le chef des putschistes de Bamako a pris des engagements. Il avait juré, devant Dieu et le peuple malien, de mener à bout le processus de transition en réalisant la réconciliation malienne et en organisant des élections pour remettre le pouvoir aux civils. Depuis, rien n’est fait ! Pour Goïta, le serment n’est qu’un moyen pour assouvir ses ambitions étroites. Ainsi, il a remis en cause l’accord d’Alger et s’est accroché au trône, avec une main de fer. Tout compte fait, les engagements de la junte militaire n’étaient que des manœuvres dilatoires pour se maintenir, à n’importe quel prix, au pouvoir. Quitte à se mettre à dos des voisins, comme l’Algérie, qui ont servi de terre de paix, de réconciliation et de rempart contre les ingérences étrangères. Le pire, lorsque cette poignée de renégats et d’assoiffés de pouvoir sert, non pas le peuple malien, mais des agendas étrangers sournois. Derrière, des forces intruses qui cherchent à maintenir le Sahel dans l’insécurité et le sous-développement pour protéger leurs intérêts. Aujourd’hui, les Maliens en ont ras le bol des fausses promesses des putschistes. Ainsi, la goutte qui a fait déborder le vase est sans doute l’annonce des putschistes à propos d’une possible dissolution des partis politiques et d’un rallongement de la période de transition. Pour faire barrage à ce plan dangereux qui compromet l’avenir de leur pays, les Maliens ont lancé un appel en vue d’un retour « effectif » à l’ordre constitutionnel à Bamako. Un appel pour la préservation de la démocratie et de l’Etat de droit. Structurés dans un collectif, des acteurs de la société civile, des personnalités politiques, des journalistes, des intellectuels, des syndicats et des citoyens lambda engagés ont rappelé, dimanche, lors d’un rassemblement devant la Maison de la presse de la capitale, Bamako, leur « attachement profond aux valeurs démocratiques et républicaines ». Dans ce « manifeste », le collectif contre le plan des putschistes a lancé « un appel solennel pour le respect de la démocratie, du pluralisme politique, des droits fondamentaux et pour un retour effectif à l’ordre constitutionnel », exprimant, par la même, leur rejet de « toute forme de dérives autoritaires, de confiscation du pouvoir ou de restrictions des libertés », soutenant que « seule une gouvernance basée sur le droit, la transparence et l’inclusion peut répondre aux aspirations profondes du peuple malien ». 

Farid Guellil

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