Accueil Edito Le « régime minceur » de l’OMS

Le « régime minceur » de l’OMS

0

Bizarrement, l’événement ne « secoue » pas la planète. Pourtant l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui est une agence de l’ONU, connaît, présentement, d’importantes difficultés financières. « Le refus des États-Unis de verser leurs contributions statutaires pour 2024 et 2025, combiné aux réductions de l’aide publique au développement de certains autres pays, signifie que nous sommes confrontés à un déficit concernant la masse salariale pour l’exercice biennal 2026-2027 compris entre 560 et 650 millions de dollars », a déclaré, mardi dernier, Tedros Adhanom Ghebreyesus, le DG de l’OMS. Décryptage : D’abord, il faut savoir que l’OMS fonctionne avec les cotisations fixes des 194 pays membres ainsi qu’avec les contributions volontaires de fonds privés (ONG, les industries pharmaceutiques, certaines associations caritatives dont la plus célèbre est celle de Bill Gates). Les États-Unis sont les plus gros contributeurs parmi les États-membres avec une cotisation de 500 millions de dollars selon le président américain Donald Trump. Il faut savoir aussi que le budget total de l’OMS est de 6,8 milliards de dollars (les chiffres diffèrent selon les sources). Les contributions des États membres représentent moins de 20% du budget.
Les 80% restants sont fournis par les fonds privés. On vous laisse juges de ces proportions et leurs conséquences sur l’orientation de cette organisation onusienne. Quoiqu’il en soit, alors que Donald Trump avait averti une première fois, en mai 2020, son intention de retirer son pays de l’OMS, l’élection de Joe Biden qui lui a succédé, ne lui a pas laissé le temps de concrétiser sa décision. Cependant et dès les premiers jours de son retour à la Maison Blanche, Donald Trump a signé, le 20 janvier dernier, le décret du retrait de son pays de l’OMS. Son principal grief est la mauvaise gestion de la pandémie du Covid-19. Trump a même accusé l’OMS « d’escroquerie ». Sachant que le processus prend un an, il a également refusé de payer les contributions antérieures pour 2024-2025. L’Argentine a suivi l’exemple de Trump. L’Italie est dans les mêmes dispositions mais exige au préalable « l’ouverture d’un débat sur son rôle (de l’OMS) ». D’autres pays ont réduit leurs dépenses d’aide au développement. Toujours est-il que « les comptes de l’OMS (sont) au rouge » selon le DG, Ghebreyesus. Par quoi cela va-t-il se traduire ? « Le déficit représente environ 25% des coûts du personnel… Nous commençons par des réductions au sein de la direction… Nous réduisons l’équipe de direction au siège de 12 à 7 membres, et le nombre de départements passera de 76 à 34, soit une réduction de plus de moitié » a déclaré, mardi dernier, le DG de l’OMS qui n’a pas indiqué combien d’emplois seront supprimés. Selon certaines sources, l’OMS compterait un effectif total de 7000 personnes. Impossible d’avoir le nombre des bureaux installées à travers le monde et le personnel qui travaille dans les six régions de l’OMS à l’international. Ceci dit, le privé remplacera-t-il le retrait des États-Unis ?
Zouhir Mebarki

Article précédentLa coopération algéro-chinoise s’accélère : Cap sur le nucléaire à usage médical