Quoique panégyriques à l’égard de l’Algérie, les récents rapports de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international véhiculent-ils un quelconque message codé qui laisserait présager, pour nous, un recours à l’endettement extérieur ? Loin s’en faut ! Mais si l’on pose cette question, c’est parce que le président Abdelmadjid Tebboune a rebondi sur une option qu’il avait déjà rejetée. Ce n’est pas seulement une affaire de chiffres ou de trésorerie…bien que l’argument financier soit solide là-dessus. Ainsi, pour autant que nous sachons, la situation actuelle et prévisionnelle de l’économie nationale n’exige point de recourir aux dettes extérieures. Les voyants de notre économie sont au vert. Les deux institutions de Bretton Woods ont confirmé cette tendance positive. Après avoir tâtonné durant la crise de la pandémie, comme partout dans le monde, l’économie nationale a fait sa reprise. Elle s’est diversifiée et a appris à exporter hors hydrocarbures. Ce qui est « un miracle », pour reprendre le qualificatif du Président à l’occasion de sa dernière rencontre avec les opérateurs économiques. Dans son rapport, la BM a noté que les réformes de l’Algérie commencent à porter leurs fruits. Le programme de diversification est autant porteur qu’exportateur de plus de 5 milliards de dollars américains en 2023. Le FMI, pour sa part, table sur une croissance de 3,5% (en hausse de +0,5%) en 2025 et un PIB de 268 MDS USD (+9 MDS USD).
Au-delà des calculs d’épicier, l’endettement relève d’une question de souveraineté nationale. L’Algérie, sous la présidence de Tebboune, œuvre pour sa pleine indépendance financière et économique. À ce niveau, la question a été définitivement tranchée. La parenthèse ouverte durant la décennie noire, notamment lorsque notre pays avait le couteau du FMI sous la gorge (la dette a atteint plus de 31 milliards de dollars en 1997 – chiffres de la Banque d’Algérie), a été fermée. « Celui qui a été mordu par un serpent évite les hautes herbes », dit le proverbe. Autrement dit, l’Algérie a retenu la leçon. Pour revenir au contexte, le président Tebboune a décoché, à partir de Béchar, des messages forts pour détruire les discours défaitistes qui trouvent toujours preneurs parmi ceux qui regrettent la « décennie de la « Issaba ».
« Nous agissons en fonction de nos besoins, sans avoir recours à l’endettement extérieur », a affirmé le chef de l’État. La souveraineté économique dans son sens le plus large est une orientation stratégique. Aujourd’hui, l’Algérie a les coudées franches pour défendre ses intérêts géopolitiques. Comme elle est aussi libre dans ses choix de continuer à défendre les causes justes comme la Palestine et le Sahara occidental. Sans qu’on lui dicte quoi que ce soit qui pourrait la contraindre à renoncer, voire même prendre le risque d’« hypothéquer sa souveraineté ». Pour terminer, les campagnes bellicistes orchestrées contre l’Algérie ces dernières années sont, quelque part, un prix à payer pour défendre sa souveraineté.
Farid Guellil