Dans un entretien exclusif accordé à notre confrère « La Patrie News », Mohamed Yeslem Bayset, ministre des Affaires étrangères de la République arabe sahraouie démocratique a indiqué que le peuple sahraoui est, « outré et étonné devant le comportement de Macron, qui nie ouvertement la légalité internationale et affiche un mépris total pour le droit international ».
Il a rappelé dans ce cadre que le président français a franchi les lignes de la légalité et de la bienséance en faisant commerce de la cause d’un peuple tout comme s’il vendait un vulgaire objet. « Chirac, « tonton » du roi, très engagé pour le Maroc, n’a lui aussi pas osé pousser le bouchon de l’illégalité et du ridicule aussi loin, comme le fait présentement Macron. Même le gangster Sarkozy a su garder un minimum de pudeur et de retenue. Mais, mais Macron, hélas. La différence entre un barbare et un être civilisé réside dans le respect de la loi. Or, Macron tente d’imposer la loi de la jungle, celle du plus fort, celle du fait accompli, celle du « j’y suis, j’y reste ». C’est scandaleux. Macron et ses semblables font commerce de nos populations et de nos terres ancestrales comme ils le feraient avec n’importe quel produit de consommation ordinaire », a souligné Mohamed Yeslem Bayset.
À propos de la situation du dossier de la cause sahraouie, le chef de la diplomatie sahraouie a indiqué que la question a connu un retour aux valeurs originelles, basées sur le respect du droit international et qui garantit au peuple sahraoui le droit de disposer librement et souverainement de son destin via la tenue d’un référendum d’autodétermination. Il fera remarquer dans ses réponses qu’il n’y aura pas de solution sans le respect de la volonté du peuple sahraoui. « Point de solution acceptable et durable en dehors de ce choix légal, déjà ordonné par l’ONU, et accepté par le Maroc, qui louvoie et crée des diversions à présent. Même ses soutiens les plus en vue, tels que Macron, Sanchez et Trump, se réfèrent aux Nations unies et à la MINURSO (Mission des Nations unies pour le Référendum au Sahara occidental). Le Maroc ment effrontément, finit par croire à ses mensonges, et finit par en devenir la victime », a-t-il affirmé.
« Aucune alternative au référendum »
Au cours de son entretien, il évoquera le dernier check-up sur la mission de la Minurso, présenté à huis clos devant le Conseil de sécurité de l’ONU par Staffan de Mistura et sur la proposition américaine présentée par le secrétaire d’Etat Marco Rubio qui enterre le prétendu soutien de l’administration Trump au plan marocain, il dira : « Rabat doit se rendre à l’évidence. Il n’y aura aucune solution en dehors du référendum d’autodétermination et aucun plan de règlement du conflit en dehors du droit et de la légalité internationale. Si le Maroc colonial n’a pas réussi à nous vaincre en 1975, celui-ci doit comprendre qu’en 2025, il lui est devenu totalement impossible de le faire », a-t-il souligné tout en faisant remarquer que sur les quinze membres que compte le Conseil de sécurité de l’Onu, Huit États soutiennent l’autodétermination de manière franche et indiscutable et quatre autres sont pour une solution qui respecte les aspirations du peuple sahraoui. Nous, Sahraouis, restons attachés à la primauté du droit. Nous rejetons globalement et dans le détail l’anarchie de la loi de la jungle que le Maroc tente d’imposer à la communauté mondiale ». Il fera remarquer dans ses réponses que, « si des pays ne devraient jamais souffrir du moindre doute sur la séparation claire entre le Sahara occidental et le Maroc, ce sont bien les Espagnols et les Français. Macron parle de présent et de futur. Nous le mettons au défi de parler de ce passé, parfaitement documenté, qui sépare clairement le Sahara occidental du Maroc. C’est scandaleux. Macron et ses semblables font commerce de nos populations et de nos terres ancestrales comme ils le feraient avec n’importe quel produit de consommation ordinaire. Le plus choquant dans le plan d’autonomie marocain est qu’il fixe à l’avance le but, la méthode et le résultat. De quelle autonomie parlent-ils dès lors ? Une autonomie, de quelque nature qu’elle soit, ne saurait être envisagée sous l’autorité d’une monarchie hachichienne, bananière, médiévale du Makhzen », a-t-il précisé.
« Le Maroc ne réussira jamais à venir à bout de notre résistance »
Bayset dira à propos de la lutte du peuple sahraoui qu’elle est toujours farouche et héroïque. « Après un demi-siècle de résistance farouche et héroïque du peuple sahraoui contre la criminelle occupation marocaine, la leçon principale à retenir est que la ténacité du peuple sahraoui reste plus forte et plus présente que jamais. Cela, malgré notre manque de moyens matériels et financiers, et les alliances marocaines avec des monarchies du Golfe, des chefs d’États occidentaux et l’entité sioniste. Nous comblons largement ce déficit par notre invincible volonté, et par le fait indéniable que le droit international et la morale sont de notre côté. La grande armada du Maroc, forte de ses puissants alliés, n’a pas pu vaincre la farouche résistance du peuple sahraoui qui est resté uni et déterminé à défendre ses droits légitimes, jusqu’à la victoire finale, et totale. Le Maroc doit comprendre une bonne fois pour toute que s’il n’a pas réussi à venir à bout de la résistance du peuple sahraoui depuis 1975, ce n’est pas aujourd’hui qu’il y réussira. Ni demain, ni jamais », a-t-il souligné.
Le Chef de la diplomatie de la RASD a dans cet entretien rappelé les échecs diplomatiques du Maroc qui a tenté par le mensonge et la corruption de gagner des soutiens à ses thèses expansionnistes mais sans réussir à faire reculer la primauté du droit international qui reconnait au peuple sahraoui le droit à l’autodétermination. Il rappellera dans ce contexte notamment le retrait du soutien de l’administration Trump au supposé plan d’autonomie défendu par Rabat ou encore son échec à faire inscrire par les Etats-Unis le Front Polisario comme organisation terroriste.
Slimane B.