Kamel Rezig est de retour à la tête du ministère du Commerce dans sa version « extérieure ». Il connaît très bien les arcanes secrets de l’export du pays. Il était présent, la veille, en sa qualité de Conseiller du Président de la République, à la rencontre avec les opérateurs économiques. Il devait être l’une des rares personnes à ne pas être étonné d’entendre le Président Tebboune fustiger « l’exportation de la datte algérienne au prix de 40 dinars le kg » alors qu’elle se vend 15 à 20 fois plus sur le marché national. Il connaît tous les ressorts de ce « crime contre l’Algérie ». Il était encore en poste au Commerce, lorsque le représentant de l’Agence nationale de promotion du commerce extérieur (ALGEX) a dévoilé, le 17 décembre 2022, que « parmi les pays importateurs en 2021 figurent la France qui a importé une quantité de 21,42 mille tonnes pour une valeur globale de 25,36 millions de dollars ». Mais quelle est la part de la consommation de la datte en France ? Une quantité négligeable. En fait la France importe la datte pour la réexporter. Un intermédiaire quoi ! Et dire qu’elle se retrouve au top 5 des pays exportateurs de dattes et pas l’Algérie. Oui mais alors, comment et pourquoi nos exportateurs jouent-ils ce jeu malsain ? Nous sommes au cœur même du scandale, du « crime contre l’Algérie » et de la « trahison économique » dénoncé par le Président Tebboune devant tous les opérateurs économiques d’Algérie réunis.
L’inacceptable est que la France ne réexporte pas notre datte au prix de 40 dinars le Kg. En 2022, ce pays non-producteur (mis à part les palmiers de la promenade des anglais), a engendré une recette de réexportation de dattes de 32,45 millions de dollars. En cette même année, ALGEX a annoncé que « durant le dernier quinquennat, les exportations des dattes algériennes ont atteint 66,4 millions de dollars ». Notez l’entourloupe qui consiste à gonfler les chiffres en additionnant les résultats de 5 années (quinquennat). En remettant de l’ordre dans la méthode de calcul, on obtient le chiffre de 13 millions de dollars/an. Trois fois moins que la France. C’est devant ce même auditoire des opérateurs économiques que le Président Tebboune a annoncé la dissolution d’ALGEX sous un tonnerre d’applaudissements.
Ce qui ressemble à une libération d’une longue et pénible épreuve des opérateurs. Il faut que la justice soit saisie de ce crime et de cette trahison. Les pertes pour le pays sont immenses. En valeur monétaire mais aussi en abus de confiance de tout un peuple, en transferts illicites de devises par le biais de la sous-facturation, etc. Un crime économique commis avec la complicité d’un État étranger. Ceci étant, en 2022, Kamel Rezig, en sa qualité de ministre du Commerce avait prévu « de porter à 150 (soit le double) le nombre des pays importateurs des dattes algériennes, avec une valeur globale de pas moins de 250 millions de dollars (soit 20 fois plus) ». Se rappellera-t-il de cet objectif ? Quoiqu’il en soit, son retour est d’une opportunité certaine !
Zouhir Mebarki