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CONSEIL DE SÉCURITÉ DE L’ONU : La dernière colonie en Afrique à l’examen

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Alors que le processus de paix reste dans l’impasse, l’ONU relance les discussions sur le Sahara occidental, toujours occupé par le Maroc depuis 1975. Le Conseil de sécurité des Nations unies tient ce lundi une réunion à huis clos consacrée aux derniers développements de la situation au Sahara occidental, dernière colonie officiellement inscrite sur la liste onusienne des territoires non autonomes. 
Cette session, organisée dans le cadre du mandat renouvelé de la MINURSO (Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental) par la résolution 2756 adoptée en octobre 2024, vise à évaluer les perspectives du processus de paix parrainé par l’ONU. Le Représentant spécial du secrétaire général pour le Sahara occidental, Alexander Ivanko, ainsi que l’Envoyé personnel de l’ONU, Staffan de Mistura, y présenteront chacun un exposé. Tandis que le premier fera le point sur la situation sur le terrain dans la zone sous mandat de la mission onusienne, le second s’exprimera sur l’état du processus politique et les perspectives de règlement du conflit. En amont de cette réunion, Staffan de Mistura a effectué, la semaine dernière, une visite dans les camps de réfugiés sahraouis, dans le sud-ouest algérien, marquée par des entretiens avec les autorités de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et les représentants du Front Polisario. Le diplomate italo-suédois y a rencontré le président sahraoui, Brahim Ghali, et plusieurs composantes de la société civile sahraouie. Toutes ont réaffirmé, d’une seule voix, l’attachement du peuple sahraoui à son droit inaliénable à l’autodétermination, à la liberté et à l’indépendance. Le représentant du Front Polisario auprès de l’ONU, Mohamed Sidi Omar, a souligné que cette visite s’inscrivait dans une tournée régionale, destinée à préparer le briefing présenté ce 14 avril au Conseil de sécurité. Selon lui, la démarche de l’ONU doit « tenir compte du cadre juridique de la question sahraouie, du droit du peuple à résister à l’occupation, et de l’urgence d’achever la décolonisation de ce territoire africain occupé ». Après sa visite dans les camps sahraouis, De Mistura s’est rendu en Mauritanie, puis en Algérie où il a été reçu par le ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf. Ce dernier a renouvelé le soutien absolu de l’Algérie aux efforts du secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, et de son envoyé personnel. M. Attaf a rappelé que l’Algérie reste convaincue que la seule issue possible au conflit passe par la reprise de négociations directes, sans conditions préalables, entre le Royaume du Maroc et le Front Polisario. Ces discussions, selon lui, doivent se tenir de bonne foi et viser une solution politique conforme au droit international, garantissant au peuple sahraoui l’exercice de son droit à l’autodétermination, tel que prévu par les résolutions du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale de l’ONU. Depuis le retrait de l’Espagne en 1975, le Sahara occidental est occupé en grande partie par le Maroc, en dépit des résolutions onusiennes appelant à un référendum d’autodétermination. Le territoire reste, à ce jour, la dernière colonie africaine au regard du droit international. La MINURSO, présente sur le terrain depuis 1991, avait pour mission initiale de superviser un cessez-le-feu entre le Maroc et le Front Polisario et d’organiser un référendum permettant au peuple sahraoui de choisir entre l’indépendance ou l’intégration au Maroc. Plus de trente ans plus tard, ce référendum n’a toujours pas eu lieu, en raison notamment du refus du Maroc d’en accepter les modalités. La réunion de ce jour au Conseil de sécurité pourrait raviver les attentes d’un règlement politique juste, équitable et durable, basé sur le droit du peuple sahraoui à disposer de lui-même.
M. Seghilani

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