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Le BAC pro, c’est quoi ?

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L’enseignement des métiers a été longtemps dévalorisé en Algérie. Un pays, quel qu’il soit, ne peut se contenter de former des médecins ou des littéraires. Les besoins d’une population commandent un foisonnement de métiers exercés par des professionnels d’une formation supérieure à la moyenne. L’exemple de l’utilité, voire même de l’indispensable présence de plombiers très qualifiés dans la vie de tous les jours, n’est plus à démontrer. Ou celle des mécaniciens auto. Pour sortir du règne du bricolage. L’introduction des énergies renouvelables dans le catalogue des métiers obligent, par exemple, à former des professionnels pour répondre aux besoins des algériens optant pour l’énergie solaire à titre individuel ou collectif. D’ailleurs, le projet a été plusieurs fois, durant des décennies, mis sur la table chez nous et aussitôt remis dans les tiroirs. Pourquoi ? Nos dirigeants de l’époque ont préféré nous laisser « baigner » dans la médiocrité d’une formation professionnelle érigée en réceptacle des exclus du système scolaire. D’ailleurs le ministre de la Formation professionnelle, Oualid El-Mahdi, l’a confirmé.
« Nous voulons aller vers une approche qualitative et changer cette image stéréotypée de la formation professionnelle qui est perçue par beaucoup comme une bouée de sauvetage pour personnes en échec scolaire » a-t-il déclaré lors d’une émission à la radio le 1er mars dernier. Pour les plus jeunes, nous tenons à rappeler qu’un de nos illustres concepteurs et héros de la guerre de libération nationale, le Chahid Didouche Mourad, était diplômé du lycée technique d’Alger situé au Ruisseau (actuellement les Annassers). Un enseignement qui développe les capacités intellectuelles et techniques des élèves. Il faut, pour cela des enseignants de qualité et performants. Est-cela qui manque ? Est-ce la cause des différents reports ? Si c’était le cas, pourquoi ne ferait-on pas appel à des formateurs étrangers ? On le fait bien pour les sports, notamment pour le football, mais pas que ! Avec le barrage de la langue qui s’avère surmontable. De plus, des pays francophones comme la Belgique ou la Suisse disposent de candidats (retraités, compressés économiques, etc.) qu’il faut juste contacter. Nos deux ministres, celui de la Formation professionnelle, El-Mahdi et celui de l’Éducation nationale, Mohamed Seghir Saadaoui, qui se sont rencontrés, dimanche dernier, ont le devoir de faire aboutir ce projet que leurs prédécesseurs n’ont pas pu, ou n’ont pas voulu, faire aboutir. Le dossier qu’ils planchent est complet avec les avantages qu’offre le BAC pro. Il faudra aller à certaines finitions comme la conformité spatiale qui doit être respectée entre deux opérateurs d’un même métier. Il faut être également intransigeant sur la conformité des locaux. Dans notre histoire nous avons eu la rue des bouchers ou le quartier des tanneurs. Tout cela est fini. Il faut réhabiliter les métiers et permettre l’éclosion des vocations, des passionnés du travail manuel. Ce n’est pas de la science-fiction !
Zouhir Mebarki

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