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Une « expo » pour l’export

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S’il est un secteur à forte immunité contre la récession c’est bien celui de l’industrie alimentaire. C’est un secteur qui fait partie du commerce de bouche. Cela explique son incontournable fort taux de croissance. Incontournable car directement lié à la démographie. Nous sommes actuellement plus de 47 millions d’Algériens. Un taux qui augmente chaque année. C’est une population qui n’arrête pas de se nourrir. Ce qui explique très simplement cette spécificité de croissance de l’industrie alimentaire dont fait partie l’agroalimentaire. Hier s’est ouvert le salon des professionnels de la production agroalimentaire « Djazagro ». Il se tient chaque année depuis 2003. Cette année il regroupe « 650 exposants représentant 36 pays » tandis que « 25% sont des fabricants algériens et 75% de pays étrangers » précise le communiqué des organisateurs. À quelques nuances près ce sont les mêmes chiffres que les années précédentes. Ce salon a une forte résonnance médiatique. Voire la plus forte car plusieurs « expos » de l’industrie alimentaire se tiennent dans notre pays. Les unes se veulent de dimension nationale, d’autres régionales.
Cette multiplicité de rencontres professionnelles concourt à atteindre l’objectif de la sécurité alimentaire visé par l’État. Pour être plus clair, il s’agit de l’industrie de transformations des excédents agricoles. Sachant que notre agriculture connait un développement sans précédent, trois secteurs lui sont indispensables en aval : la commercialisation (interne puis externe), le stockage et la transformation. La commercialisation (interne) ne pose des problèmes qu’aux structures de l’État qui veillent à lutter contre les spéculations illicites et les pénuries organisées. Le stockage et ses capacités mises à jour et alignées sur la production agricole et la demande nationale, sont également pris en charge par l’État. La transformation, quant à elle, attire beaucoup plus le privé qui partage le secteur avec quelques entreprises publiques. Ceci dit, force est de constater que le leader de ces rencontres privilégie le contenant au contenu. Il est question d’emballage et de conditionnement. La raison, est-il précisé, relève d’un « enjeu stratégique dans la chaîne de distribution, y compris à l’international (dans) la valorisation des produits agroalimentaires ». En effet l’emballage de nos produits agroalimentaires est perfectible. Sauf que ces opérateurs ne viennent pas pour des séances de formation mais pour placer leurs produits. Quant aux opérateurs nationaux, c’est une occasion pour eux de nouer des relations en vue d’exporter leurs productions. Tout ceci est à encourager s’agissant de la diversification de notre économie hors hydrocarbures. Sauf que cette présence étrangère, trois fois supérieure à la présence nationale, suscite des interrogations. L’intérêt des industriels algériens à l’export est conditionné par la satisfaction du marché national. L’expo en cours ne le précise pas. L’assiette de l’Algérien doit passer avant l’exportation. Faut-il le rappeler ?
Zouhir Mebarki

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