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Expulsion de juristes espagnols du Sahara occidental : Vague d’indignation chez les associations de défense des droits de l’Homme

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Inès Miranda Navarro

L’expulsion samedi dernier d’une délégation de juristes espagnols du Sahara occidental par les autorités d’occupation marocaines a suscité une vague d’indignation et de vives inquiétudes chez les associations de défense des droits de l’homme qui ont condamné une « violation flagrante du droit international ». Selon Inès Miranda Navarro, membre de l’Association internationale des juristes pour le Sahara occidental (AIJUWS), cette expulsion constitue « une violation flagrante du droit international, en particulier du droit à la liberté de circulation des personnes et des conventions de Genève ». L’expulsion de la délégation de juristes « démontre, une fois de plus, la répression croissante et le manque de transparence concernant ce qui se passe dans les territoires sahraouis occupés par le Maroc, où les restrictions à la liberté de mouvement et la répression ne sont qu’un échantillon des graves violations des droits de l’homme auxquelles le peuple sahraoui est confronté quotidiennement », a dénoncé l’association dans un communiqué. Des juristes espagnols ont été expulsés de Lâayoune occupée par les autorités marocaines, alors qu’ils s’apprêtaient à enquêter sur la situation des droits de l’homme dans ce territoire. Les membres de la délégation, qui comprenaient les avocates Dolores Travieso Darias et Flora Moreno Ramos, ainsi que l’expert Silvestre Suarez Fernandez, ont été empêchés de quitter l’avion à leur arrivée à Laâyoune. Des hommes en civil, apparemment des agents des autorités d’occupation, sont montés à bord de l’appareil et ont ordonné à la délégation espagnole de rester à bord sans fournir d’explications claires. 

Appels à lever le blocus 

Le Collectif des défenseurs sahraouis des droits humains au Sahara occidental (CODESA) a condamné, de son côté, l’expulsion des juristes espagnols, appelant la communauté internationale à « exercer des pressions » sur le Maroc pour « lever le blocus militaire et médiatique imposé à la partie occupée du Sahara occidental » et à « mener à bien le processus de décolonisation du Sahara occidental ». Réaffirmant la nécessité pour les Nations unies de mener une enquête internationale sur l’expulsion des observateurs internationaux du Sahara occidental occupé, le collectif a réitéré son appel aux Nations unies et au Comité international de la Croix-Rouge pour qu’ils « assument l’entière responsabilité des violations du droit international humanitaire au Sahara occidental, en raison du refus persistant de la force d’occupation marocaine de respecter et d’appliquer le droit international, garantissant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination ». La Ligue pour la protection des prisonniers sahraouis dans les prisons marocaines (LPPS) a exprimé, pour sa part, sa « profonde préoccupation » face à ces pratiques qui « bafouent le droit international et méprisent les efforts des Nations unies ».

Qualifiant l’expulsion des juristes espagnols de « violation flagrante du droit international », le représentant du Front Polisario en Espagne, Abdullah Al-Arabi a affirmé, dans un communiqué, que « le Maroc empêche systématiquement les défenseurs des droits humains, les journalistes, les militants et les représentants politiques d’entrer au Sahara occidental, afin de dissimuler les violations des droits humains subies par les civils sahraouis ». Il a exhorté, à ce titre, toutes les institutions espagnoles et européennes à « déposer officiellement plainte contre le Maroc concernant ces pratiques ».

Ania N. 

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