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Aïd-El-Adha et l’État social

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La décision du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, lors du dernier Conseil des ministres de dimanche dernier « de lancer, dans les plus brefs délais, une consultation internationale avec des pays capables de fournir jusqu’à un million de têtes de bétail en prévision de l’Aïd El-Adha » s’explique par plusieurs raisons aussi importantes les unes que les autres. Chacun sait que notre Président ne va pas de gaieté de cœur à l’importation. D’abord, il y a les conditions climatiques et notamment la sécheresse persistante depuis des années qui a mis à mal notre cheptel. Mais pas seulement car pendant longtemps avant la pandémie du Covid 19, l’évaluation de notre cheptel était majorée, faussant toutes les décisions de planification. Les chiffres étaient multipliés par deux par rapport au nombre réel de notre cheptel.
Il y a lieu de rappeler que dans son discours d’ouverture, en mars 2023, des assises nationales de l’agriculture, le président de la République a été on ne peut plus clair. S’agissant du cheptel ovin national qui a été longtemps évalué à quelques 29 millions de têtes, le président Tebboune avait tenu à préciser, tenant compte des résultats du recensement général du cheptel qui avait été lancé sur ses instructions en novembre 2022 : « Pourtant, il (le cheptel) ne dépasse pas les 19 millions de têtes (ovines), selon les vrais chiffres ». Non sans ajouter qu’« un pays qui veut retrouver sa puissance économique et agricole doit procéder avec les bons chiffres ». On comprend mieux son insistance à exiger « l’accélération de la numérisation » qui est en cours, y compris pour le cheptel. Et même au-delà puisque « Dans le secteur de la céréaliculture, on a toujours parlé de 3 millions d’hectares emblavés chaque année. Or, les nouvelles statistiques nous apprennent qu’en réalité, nous n’avons jamais dépassé les 1,8 million d’hectares. » a poursuivi le Président. Même si ce chiffre nous laisse toujours à la première place au Maghreb, le nombre de notre cheptel reste en deçà des attentes et donc sa reconstitution doit se poursuivre.
D’autre part et dans sa décision de « lancer une consultation internationale », le Chef de l’État n’a pas manqué de placer des « garde-fous » : fixer préalablement le plafonnement des prix, confier l’opération d’importation aux structures du secteur public, recourir pour la vente au détail, aux coopératives publiques et les services des œuvres sociales des organismes, entreprises et institutions. Le but de ces conditions saute aux yeux : barrer la route à la spéculation pour protéger le pouvoir d’achat des citoyens. À propos de la spéculation, celle-ci est l’œuvre des intermédiaires. L’éleveur et le consommateur en sont les victimes. Ceci dit, la décision du président Tebboune démontre, s’il en était besoin, la constance du caractère social de l’État algérien. Car et malgré la décroissance du cheptel national, aggravée par la sécheresse persistante et son impérieuse reconstitution, le Président garde toujours présent à l’esprit son souci du bien-être des citoyens.
Zouhir Mebarki

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