Les cinq stations de dessalement d’eau de mer, chacune d’une capacité de production de 300.000 mètres-cubes par jour (m3/j), pour un coût global de près de 2,4 milliards de dollars, figurant dans le programme complémentaire du renforcement de la sécurité hydrique en Algérie qui a été décidé par le président Abdelmadjid Tebboune, entrent, l’une après l’autre, progressivement, en fonctionnement, avant le mois de Ramadhan comme promis. Les moyens humains et matériels ont été mobilisés dans ce but, avec une cadence maximale de travail.
Le personnel chargé de réaliser les stations de dessalement est algérien. On sait que le président Tebboune a ordonné d’exploiter ces grands projets pendant leur réalisation pour intégrer les compétences algériennes, notamment les jeunes. Le président de la République a également instruit le Gouvernement de créer une grande entreprise chargée de superviser et de gérer toutes les stations réalisées le long de la côte. Ce dimanche, c’est la station de dessalement de l’eau de mer à Tighremt (Béjaia) qui est passée en phase de débit expérimental. Un communiqué du groupe Sonatrach a expliqué que cette phase constitue « la première étape de mise en service de la station et de son entrée en phase d’essais techniques en vue d’acheminer les premières quantités d’eau dessalée vers le réseau de distribution ». Avec une capacité de production de 300.000 m3/j, cette station permettra de répondre aux besoins en eau potable de près de 3 millions de citoyens de la wilaya de Béjaïa. La veille, samedi, le président Tebboune a inauguré l’usine de dessalement de l’eau de mer « Fouka 2 » dans la wilaya de Tipasa. Cette station contribuera à renforcer les capacités d’approvisionnement en eau potable au profit des habitants des wilayas de Tipasa, Alger et Blida. À cette occasion, le président de la République a assuré que les terres agricoles fertiles avaient été préservées dans la réalisation de ce projet suivant une approche « permettant de répondre aux besoins des citoyens en eau potable sans toucher aux terres agricoles ». Jeudi dernier, le président Tebboune avait inauguré à Oran la station de dessalement de Cap Blanc (Ain El Karma). Avec une capacité de production de 300.000 m3/jour, la station peut être raccordée, à des fins de distribution, à six wilayas de l’ouest du pays. L’Algérienne des eaux (ADE), devait commencer à approvisionner progressivement, les populations d’Oran en eau potable à partir de cette station, le jour même. Deux autres stations sont également dans ce programme stratégique : celle de la wilaya d’El-Tarf (Koudiet Eddraouche), et celle de la wilaya de Boumerdès (Cap Djinet). « Grâce à ces projets, nous sommes parvenus à satisfaire les besoins des citoyens en eau potable. Il s’agit d’efforts précieux et inestimables, particulièrement dans cette conjoncture où la région du Maghreb se dirige vers une raréfaction de l’eau en raison de faibles précipitations, mais Dieu soit loué, nous avons songé au dessalement de l’eau de mer, il y a trois ans, et c’est une solution judicieuse », a affirmé le président de la République, promettant de « trouver des solutions adéquates pour le reste des régions du pays ». La capacité de ces cinq stations de dessalement atteindra environ 1,5 million de m3/j et la capacité totale de production d’eau dessalée en Algérie sera alors de 3,7 millions de m3/j, couvrant 42 % des besoins du pays en eau potable, tandis que les autres ressources couvriront le reste des besoins. Ainsi, l’Algérie sera en tête des pays africains et se classera au deuxième rang dans le monde arabe, après l’Arabie saoudite, en termes de capacités et de possibilités de dessalement de l’eau. D’autres stations de dessalement sont prévues. Elles seront réalisées entre 2025 et 2030, dans les wilayas de Tlemcen, Mostaganem, Tizi-Ouzou (2 stations), Chlef, Jijel et Skikda, ce qui portera le taux d’eau dessalée à 60%, couvert par 25 stations de dessalement au total. Il s’agit de grands projets décidés par le président Tebboune, dans le cadre du programme visant à renforcer la sécurité hydrique en Algérie.
M’hamed Rebah