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Une richesse à laisser dormir 

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Partant du principe selon lequel les richesses dont regorge le sous-sol algérien appartiennent au peuple, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a ordonné, en 2020, d’établir une carte géologique précise de tous les gisements exploitables, notamment en terres rares. En mai 2024, le ministère de l’Énergie et des Mines, chargé de cette mission, a annoncé que les résultats préliminaires d’un travail d’exploration mené avec des experts du groupe chinois Ganfeng Lithium Group, étaient « positifs ».  Il s’agissait du lithium, précisément, et dont la découverte de ce minerai utilisé dans la fabrication de batteries rechargeables pour véhicules électriques a été faite à Tamanrasset et à In Guezzam. En sus, d’autres indices sur la présence de minerais dans les gisements du sud algérien, tels que le wolfram, le tungstène, le nobélium, le tantale et autres, ont été décelés par les équipes algériennes et chinoises. Ces terres rares, comme leur nom l’indique, sont une richesse ministère tarissable. Dès lors, elles doivent être exploitées avec modération. Même si, du point de vue économique, la règle nous a appris que moins un bien est disponible, plus sa valeur augmente. Qu’en est-il du volume que recèlent les gisements algériens en la matière ? À en croire plusieurs sources médiatiques recoupées, l’Algérie détiendrait 20% des réserves mondiales en terres rares. Soit un cinquième de ces minerais dans la planète terre se trouverait sous nos pieds. Par ailleurs, pour démystifier cette richesse pour les profanes, les experts  font savoir qu’il s’agit de 17 éléments placés au bas du tableau de Mendeleïev. Aussi, il faut savoir que les terres rares ont des propriétés électromagnétiques utilisés dans la technologie de pointe, les produits électroniques, l’automobile électrique, les TIC, l’aéronautique, les missiles etc. Du coup, le débat sur l’exploitation de cette richesse rare revient sur le devant de la scène. Pas seulement en Algérie, dont le président Tebboune a ordonné, dimanche en Conseil des ministres, « d’exclure, pour le moment, l’exploitation de certaines terres rares, des investissements étant un bien destiné aux générations futures. » Autrement dit, le chef de l’État veut préserver cette richesse pour le futur de l’Algérie. Bien au-delà, sinon à travers le monde, le sujet est d’actualité, comme lorsqu’en entend, par exemple, le président américain Donald Trump, convoiter les terres rares de l’Ukraine qu’il veut exploiter en contrepartie d’une poursuite de l’aide de guerre fournie à Kiev contre la Russie. C’est dire que l’enjeu n’est pas seulement économique, mais géopolitique.

Farid Guellil

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