Accueil ACTUALITÉ GHAZA : Une « zone sécurisée » transformée en cimetière

GHAZA : Une « zone sécurisée » transformée en cimetière

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DEIR AL BALAH, GAZA - JANUARY 15: Palestinians search and collect usable items among the rubble of the completely destroyed house belonging to the 'Shahin' family as a result of the Israeli attack in the southern area of Deir al-Balah city in the central Gaza Strip on January 15, 2025. 13 people were killed and several others injured in an Israeli airstrike on a home belonging to the 'Shahin' family in the southern area of Deir al-Balah. While the building targeted in the attack was completely destroyed, the cars around it were also damaged and became unusable. (Photo by Ashraf Amra/Anadolu via Getty Images)

Par ailleurs, la British Broadcasting Corporation (BBC), à travers son programme « BBC Verify », a dévoilé des informations accablantes sur la situation à Ghaza. Elle a confirmé que la zone côtière, où l’armée sioniste avait incité les civils à se réfugier sous prétexte de « sécurité », a été frappée par 97 raids aériens depuis mai dernier.
Cette zone, parmi les plus densément peuplées au monde, abrite plus d’un million de personnes vivant dans des conditions précaires sous des infrastructures détruites et un accès limité à l’aide humanitaire. Les frappes, intensifiées depuis mai, ont déjà causé plus de 550 martyrs, principalement des enfants et des femmes, selon des sources palestiniennes. Le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC) a décrit ces bombardements comme étant presque quotidiens, perpétrés par des avions de chasse, des drones, et des navires israéliens. Malgré le fait qu’Israël qualifie cette zone de « humanitaire », la BBC a souligné que les civils n’ont aucune garantie de sécurité. En réalité, l’occupation sioniste a réduit la superficie des prétendues « zones humanitaires » à 36 km², obligeant près de 1,7 million de déplacés à s’entasser dans 10 % du territoire de Ghaza. Cette situation a transformé des zones comme Deir El-Balah et Al-Mawasi en véritables points de concentration humaine sans précédent dans l’histoire moderne. Face à cette tragédie, des voix internationales s’élèvent pour dénoncer la situation à Ghaza. Cependant, Israël continue d’ignorer les résolutions et condamnations internationales, prolongeant ainsi une catastrophe humanitaire sans précédent.

43 martyrs palestiniens en 24 heures
Le secteur de Ghaza continue de subir une offensive israélienne meurtrière en ce 467ᵉ jour d’agression. Depuis mardi soir, 43 Palestiniens ont été martyrisés et des dizaines d’autres blessés dans des bombardements qui ciblent indistinctement diverses régions du territoire. Malgré des progrès significatifs dans les négociations en cours pour un cessez-le-feu et un échange de prisonniers, l’armée de l’occupant sioniste a intensifié ses attaques, ciblant des habitations civiles et des centres d’hébergement. À Deir El-Balah, au centre de Ghaza, 13 Palestiniens, dont des déplacés, ont été martyrisés dans une frappe sur une maison appartenant à la famille Shahine. Une attaque de drone israélien a également visé un domicile de la famille El-Khatib dans le même secteur, causant la mort de deux autres personnes. Dans le camp de réfugiés de Nuseirat, sept membres de la famille Nassar ont perdu la vie après des bombardements sur deux maisons. Un autre Palestinien a été martyrisé lors d’une frappe dans le camp voisin. Dans le camp de Bureij, deux maisons appartenant aux familles Yassine et Shishnya ont été ciblées, entraînant la mort de six personnes. Les bombardements se sont également intensifiés sur le camp de réfugiés de Maghazi. Dans la ville de Ghaza, sept membres de la famille Harazin ont été martyrisés après qu’une école abritant des déplacés, l’école El-Farabi, a été détruite par des frappes israéliennes. Plus au sud, dans la ville de Rafah, sept Palestiniens ont été tués, dont cinq dans une frappe sur une maison du quartier El-Nasr, et deux autres à Khirbet El-Adas, visés par des drones. Israël continue de commettre ces massacres en dépit des mandats d’arrêt émis par la Cour pénale internationale à l’encontre du Premier ministre Benjamin Netanyahou et de l’ancien ministre de la Défense Yoav Galant pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Alors que le monde attend l’annonce d’une éventuelle trêve entre l’occupant et la résistance palestinienne, les dernières heures ont été marquées par un pic de violence. Rien que dans la journée de mercredi, 26 Palestiniens ont été martyrisés, principalement dans les zones centrales et méridionales de Ghaza. La communauté internationale demeure spectatrice face à une des pires crises humanitaires de l’histoire moderne, alors que la bande de Ghaza est plongée dans une tragédie sans fin. Depuis le début de l’agression le 7 octobre 2023, le bilan s’élève à plus de 46 707 martyrs et 110 265 blessés, principalement des femmes et des enfants. La famine et le manque de soins aggravent une situation déjà dramatique, causant la mort de dizaines d’enfants et de personnes âgées.

Des soldats sionistes grièvement blessés par la résistance en Cisjordanie occupée
Deux soldats de l’armée de l’occupant sioniste ont été grièvement blessés, tandis qu’un autre a subi des blessures légères, suite à une attaque menée par la résistance palestinienne dans la Cisjordanie occupée. Selon le porte-parole de l’armée sioniste, les soldats blessés appartiennent respectivement aux brigades « Kfir » et « Menashe ». L’attaque s’est produite lorsque des engins explosifs ont ciblé un véhicule militaire de type « David » lors d’une opération près de Qabatiya, dans les environs de Jénine. La résistance palestinienne, à travers la branche militaire des Saraya Al-Quds – Katiba de Jénine, a revendiqué cette opération. Dans un communiqué, elle a précisé que ses combattants ont réussi à poser des engins explosifs puissants sur le chemin des renforts militaires ennemis et d’une pelleteuse utilisée dans l’assaut contre la localité de Qabatiya. L’opération a causé plusieurs dégâts, comme confirmé par la résistance. Les combattants de la Katiba de Jénine ont également déclaré qu’ils continuent de faire face aux incursions de l’armée de l’occupant en utilisant des tirs nourris et des engins explosifs artisanaux.

L’UNRWA déterminée à poursuivre son soutien malgré le blocus israélien imminent
Le directeur de l’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), Philippe Lazzarini, a affirmé ce mercredi que l’agence continuera à fournir une aide essentielle à la population palestinienne, malgré la mise en œuvre d’un blocus israélien prévue pour la fin du mois de janvier. Lors d’une conférence de presse à Oslo, Lazzarini a déclaré : « Nous resterons et continuerons à apporter notre soutien. » Il a précisé que les employés locaux de l’UNRWA poursuivront leur travail pour fournir des aides d’urgence, ainsi que, dans la mesure du possible, des services d’éducation et de soins de santé primaires. Le responsable onusien a également réitéré samedi dernier que « l’UNRWA est le gardien de l’identité et de l’histoire des réfugiés palestiniens. » Dans une déclaration publiée sur la plateforme X (anciennement Twitter), il a souligné que les archives des familles de réfugiés palestiniens ont été soigneusement conservées et protégées depuis 75 ans. Le site américain Axios a révélé que trois responsables du Département d’État américain ont mis en garde l’administration du président élu Donald Trump contre une potentielle catastrophe humanitaire à Ghaza. Ces avertissements interviennent à l’approche de l’entrée en vigueur de la nouvelle loi israélienne interdisant les activités de l’UNRWA sur son territoire et dans les zones qu’elle contrôle. Cette mesure, qui devrait s’appliquer d’ici la fin du mois, pourrait aggraver les conditions de vie déjà désastreuses des Palestiniens, particulièrement dans Ghaza, où la population dépend massivement des aides alimentaires, sanitaires et éducatives fournies par l’agence. Malgré les pressions internationales et les appels à reconsidérer cette décision, Israël maintient sa position, menaçant ainsi de priver des millions de Palestiniens des services vitaux que l’UNRWA fournit depuis plusieurs décennies. L’UNRWA, créée en 1949 pour répondre aux besoins des réfugiés palestiniens, joue un rôle clé dans la préservation des droits et de la dignité de cette population en exil. Aujourd’hui, elle fait face à des défis sans précédent dans un contexte de tensions croissantes et de restrictions imposées par l’occupation israélienne.

Désastre humanitaire à Ghaza : entre survie et indifférence
Vivant à Ghaza, un million de personnes, parmi lesquelles des centaines de milliers d’enfants, 15 000 femmes enceintes, au moins 100 000 personnes âgées, handicapées, malades chroniques, atteintes de cancer, de diabète ou souffrant de troubles psychologiques, représentent la situation de n’importe quelle grande ville dans le monde. Imaginez maintenant que tous les habitants de Ghaza soient expulsés de leurs foyers et placés sous des tentes sur la plage. Ajoutez à cela tous les habitants de Tel Aviv et Haïfa dans cette vaste ville de tentes. C’est ainsi que l’on pourrait décrire la situation imposée par Israël au sud de Ghaza, dans les zones de Mawassi, Khan Younis et Rafah.
En plus, beaucoup d’entre eux vivent dans ces tentes depuis un an, sans nourriture, électricité, eau potable, sans réseau d’assainissement fonctionnel et sans aucune forme de vie privée. Des milliers d’entre eux souffrent de blessures et de pertes de membres à cause des frappes, et beaucoup sont affectés par des maladies de peau et des infections liées à la pollution. Presque tous sont traumatisés, certains par la perte d’êtres chers. Ajoutez à cela l’arrivée de l’hiver. Le changement climatique dans notre région se manifeste par des tempêtes violentes qui frappent la plaine côtière et les zones de Mawassi. Israël affirme agir conformément aux lois de guerre, ou plus précisément, aux « lois de confrontation armée » qui permettent au gouvernement militaire de déplacer les civils hors des zones de combat pour les protéger. Cependant, selon le droit international, l’évacuation peut uniquement se faire si des conditions existent dans les zones de destination qui permettent la survie des déplacés.
Or, ces conditions n’existent pas dans le sud de Ghaza. Selon le site du Bureau de coordination des activités gouvernementales dans les territoires (COGAT), l’organisme israélien en charge de la situation humanitaire à Ghaza, 3 043 camions d’aide sont entrés dans le sud de Ghaza en décembre, et c’est tout. Les 1,7 million de personnes qui y vivent doivent partager ces maigres ressources. Il est clair que même après plus d’un an de guerre, ni le gouvernement israélien ni ses autorités de coordination ne semblent comprendre, ou veulent comprendre, l’ampleur du défi pour fournir des conditions de survie aux 1,7 million de déplacés. La communauté internationale a demandé des clarifications sur la vision d’Israël pour l’avenir de Ghaza, mais Israël refuse même de discuter de ce sujet. En attendant, les organisations internationales suggèrent que la meilleure solution partielle serait de permettre aux commerçants privés d’importer des biens, comme cela a été fait durant l’été. Mais l’armée israélienne s’y oppose, invoquant la collecte de taxes par le Hamas. Sans gestion et en dépendant uniquement des organisations internationales opérant dans des conditions extrêmes, le gouvernement israélien conduit la population déplacée de Ghaza vers un péril imminent de mort par le froid, la faim, les maladies, les blessures, le suicide, la violence interne et le délitement social. Cette catastrophe est en cours, et jusqu’à aujourd’hui, cinq nourrissons sont morts de froid dans Ghaza. Leur sang est sur nos mains. Mais pour beaucoup d’Israéliens, cela ne les dérange pas. Au contraire, certains jubilent à l’idée de la mort des enfants à Ghaza. Cherchez-les sur les réseaux sociaux. Grâce à la propagande gouvernementale et à la chaîne 14, et dans un environnement médiatique qui trahit sa fonction en dissimulant ce qui se passe réellement à Ghaza, la vengeance totale ne sera accomplie que lorsque le dernier habitant de Ghaza sera mort. »
M. Seghilani

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