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Retailleau humilie la France

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Au lieu de s’en prendre à la presse algérienne comme l’a fait, samedi dernier, le quotidien français « Le Figaro » et plus particulièrement contre notre quotidien « Le Courrier d’Algérie » en citant par deux fois l’article de notre confrère Farid Guellil, il aurait été plus judicieux de se contenter uniquement des faits de cette affaire « des influenceurs algériens ». Car, s’il y a bien quelqu’un qui a humilié la France c’est bien le ministre de l’Intérieur français, Bruno Retailleau. Pour preuve, ce dernier qui s’époumonne à dire et redire que c’est « l’Algérie qui cherche à humilier la France », tente en réalité, comme le ferait un enfant, de transbahuter une faute en répétant : « Ce n’est pas moi, monsieur, c’est l’autre ! ». Explications. D’abord et comme mentionné par notre ministère des Affaires étrangères dans son communiqué de samedi dernier, « L’expulsion (de M. Douamen est NDLR) arbitraire et abusive ». Pourquoi ? D’abord parce que sa situation en France est régulière. Dès lors, rien ne justifie le retrait de son permis de séjour, ni son expulsion et encore moins son placement dans un centre de rétention. Que faites-vous de la primauté des procédures judiciaires sur les procédures administratives ? En effet, l’affaire était et est pendante devant la justice qui a programmé le procès du prévenu, M. Douamen, pour le 24 février prochain. De plus, la justice a estimé que M. Douamen n’était pas dangereux en décidant sa comparution en prévenu libre. Alors, M. Retailleau, comment pouvez-vous justifier l’arrêté d’expulsion et le retrait du permis de séjour en règle d’un justiciable dont l’affaire est pendante devant le tribunal ? Vous avez humilié la France en piétinant sa justice. Logiquement le ministre français de la Justice, Gérald Moussa Darmanin, aurait dû réagir et vous recadrer. Vous avez doublement humilié la France en refusant de donner « suite à la demande de la partie algérienne d’exercer sa protection consulaire au profit du ressortissant concerné à travers le droit de visite » prévu par la Convention consulaire algéro-française du 24 mai 1974. Votre ministre des affaires étrangères, Jean Noël Barrot aurait dû se taire devant ce non-respect des conventions. Il devrait plutôt lire l’article de Luc Chaillot dans « le Dauphiné libéré » de samedi dernier. Face à toutes ces atteintes « la décision algérienne dans cette affaire est animée par le souci de lui permettre de répondre aux accusations qui sont portées contre lui, de faire valoir ses droits et de se défendre dans le cadre d’un processus judiciaire juste et équitable sur le territoire français » comme précisé dans le communiqué algérien. Reste une chose : de quel droit M. Douamen se trouve, encore aujourd’hui, privé de liberté dans un centre de rétention administrative. M. Retailleau, s’il vous reste une once de respect pour les institutions de votre pays, mettez fin à cette séquestration pour permettre à M. Douamen de se présenter, le 24 février prochain, en prévenu libre, comme décidé par le tribunal. Allez-y, courage ! Pour cesser d’humilier la France. Cette France qui est fière d’être dépositaire de la déclaration universelle des droits de l’Homme !
Zouhir Mebarki

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