Depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu entre le Liban et Israël le 27 novembre 2024, l’occupation israélienne ne cesse de violer cet accord.
Les attaques israéliennes sur les villages et localités du sud du Liban se poursuivent, avec des bombardements et des incursions aériennes répétées, qui mettent en évidence un déni de l’engagement pris. Cette situation persiste sans réaction significative de la part des responsables américains et français chargés du suivi de l’accord. Le samedi 7 décembre, le sud du Liban a été une nouvelle fois frappé par des bombardements israéliens. Le secteur du Sahl al-Mari, dans le secteur est du sud, a été particulièrement touché par un tir d’artillerie israélien. Selon les informations fournies par notre correspondante à partir du terrain, l’occupation israélienne a également intensifié ses attaques en détruisant des maisons et bâtiments dans la localité de Kheyam, dans le sud, où de puissantes explosions ont été entendues, et des colonnes de fumée se sont élevées près de la mosquée centrale de la ville. La situation s’est aggravée après minuit, lorsque trois autres explosions ont secoué la région, résultant de la destruction de plus de bâtiments à Kheyam. Le vendredi 6 décembre, Israël a poursuivi ses attaques en détruisant des bâtiments à Adissa, un incident qui a été entendu dans tout le sud. En parallèle, des frappes aériennes israéliennes ont ciblé la région entre Zawtar al-Sharqiya et Hamar al-Shiqif, dans le district de Nabatiyeh. L’intensification des tensions s’est accompagnée de survols de drones israéliens qui ont patrouillé au-dessus de Beyrouth et de la banlieue sud de la capitale, renforçant l’atmosphère de violence et d’occupation dans le pays. Les violations israéliennes ne cessent donc d’enflammer la situation, sans que la commission en charge de surveiller l’application de l’accord de cessez-le-feu n’intervienne de manière efficace pour endiguer ces attaques continues. Depuis l’instauration du cessez-le-feu, plusieurs Libanais ont perdu la vie ou ont été blessés.
Le Premier ministre intérimaire, Najib Mikati, a exprimé son inquiétude face à la situation. Lors d’une session exceptionnelle du gouvernement à Tyr, dans le sud du Liban, il a réaffirmé son soutien indéfectible à l’armée libanaise et à la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL), tout en appelant les parties concernées à respecter et à faire appliquer strictement l’accord de cessez-le-feu. Mikati a souligné que sa présence à Tyr visait à exprimer la solidarité avec les habitants du sud du Liban et à prendre la mesure des défis auxquels ils font face, notamment en matière de reconstruction et de sécurité. Il a aussi insisté sur la nécessité de maintenir l’unité nationale pour surmonter les tensions actuelles. “Notre unité est notre salut, et c’est dans la paix du sud et la sécurité de ses habitants que se trouve la sécurité de tout le pays”, a déclaré Mikati, réaffirmant la détermination du gouvernement à défendre la souveraineté du Liban face aux agressions israéliennes. Le cessez-le-feu, qui semblait offrir un espoir de répit, semble donc de plus en plus compromis, face à la persistance des violations israéliennes. Le Liban, sous la pression de ces attaques, se trouve dans une situation complexe, tandis que la communauté internationale reste silencieuse quant aux actions israéliennes en dépit des appels à la fin de ces violations.
M.Seghilani