Les participants au 11e Séminaire de haut niveau sur la paix et la sécurité en Afrique ont abordé, hier à Oran, pour la deuxième et dernière journée de leurs travaux, lors d’une session à huis clos, le thème de la coordination entre le Conseil de paix et de sécurité africain et les Etats africains membres du Conseil de sécurité des Nations unies (groupe A3+) en vue de la mise en œuvre de l’agenda africain au sein des deux conseils. À cette occasion, une synthèse de la réunion ministérielle des États africains membres du Conseil de sécurité des Nations unies (groupe A3+) devait être présentée, ainsi qu’une intervention sur le mécanisme de coordination entre le Conseil de paix et de sécurité africain et les membres africains du Conseil de sécurité des Nations unies, et un guide sur les mécanismes d’interaction entre ces deux entités, connu sous le nom de « Processus d’Oran ». La veille, dimanche, le président Abdelmadjid Tebboune avait expliqué que la dimension symbolique de cette rencontre dépasse le simple cadre d’une réunion. «Ce séminaire est une démonstration de la volonté de l’Afrique de s’unir et de faire entendre une seule voix forte sur la scène internationale», a-t-il affirmé dans un message lu par le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf, à la cérémonie d’ouverture, qu’il a présidée. Le même jour, dimanche, deux sessions à huis clos ont été consacrées aux thèmes: « Renforcer les capacités intégrées de lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent en Afrique » et « Mise en œuvre du Pacte pour l’avenir : Focus sur la réforme du Conseil de sécurité des Nations unies et actualisation de la mise en œuvre de la résolution 2719 (2023) du Conseil de sécurité des Nations Unies ».
Les activités de Ahmed Attaf
Hier, à Oran, Ahmed Attaf s’est entretenu avec le haut représentant de l’UA pour l’initiative « Silencing the Guns » (faire taire les armes) et président du Mécanisme africain de haut niveau sur le Soudan, M. Mohamed Ibn Chambas. Cette rencontre a permis d’examiner les contributions de l’Algérie au renforcement de la paix et de la sécurité sur le continent africain, ainsi que les perspectives de leur consolidation, à la lumière des résultats du Processus d’Oran. Les deux parties ont également échangé leurs points de vue et analyses sur l’évolution de la crise au Soudan frère, ainsi que sur la situation dans la région du Sahel. Ibn Chambas a salué la participation des trois pays africains représentant actuellement le continent au Conseil de sécurité de l’ONU, ainsi que l’adhésion prochaine de la Somalie, en janvier, en tant que nouveau membre du Conseil. Il a exprimé sa profonde préoccupation concernant la situation au Soudan, soulignant qu’il est impératif de poursuivre la mise en œuvre des décisions du Conseil de paix et de sécurité de l’UA, d’appeler à un cessez-le-feu immédiat et de mettre fin aux combats dans cette région. Sur la situation dans la région du Sahel, notamment dans les zones frontalières avec le Nigeria, Ibn Chambas a estimé qu’elle « reste préoccupante ». Il a ajouté qu’il est crucial d’adopter une approche globale pour traiter la crise dans la région du Sahel, une approche qui ne se limite pas, a-t-il dit, à des solutions militaires mais englobe également l’amélioration des conditions de vie des populations, le renforcement de l’unité nationale et la promotion de la cohésion sociale. Dimanche soir, Ahmed Attaf a tenu une réunion bilatérale avec le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale de la République fédérale de Somalie, Ahmed Moalim Fiqi. A cette occasion, les deux parties ont convenu de renforcer leur coordination mutuelle sur les questions internationales et régionales, dans le cadre des préparatifs de la Somalie pour son entrée en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations unies et son intégration au groupe des membres africains du conseil, à partir de janvier prochain. Les discussions ont également porté sur les relations bilatérales entre l’Algérie et la Somalie, ainsi que sur les moyens de les développer.
M’hamed Rebah