Les manifestations pro-occidentales se sont intensifiées dans la capitale géorgienne, Tbilissi, durant la nuit de vendredi à samedi, suite à la suspension des négociations d’adhésion à l’UE. Selon le Premier ministre, Irakli Kobakhidze, les policiers ont empêché une atteinte à l’ordre constitutionnel du pays.
Les policiers géorgiens ont empêché une attaque contre l’ordre constitutionnel de la Géorgie, a annoncé le Premier ministre, Irakli Kobakhidze, lors de la conférence de presse en remerciant son ministre de l’Intérieur, Vakhtang Gomelaouri, et tous les policiers «pour avoir défendu la souveraineté et l’indépendance de la Géorgie». Il a également déclaré qu’il n’y aurait pas de scénario «Maïdan» à l’ukrainienne en Géorgie : «Les radicaux et leurs protecteurs étrangers essaient à chaque fois de trouver une excuse pour tenter de semer le trouble dans le pays et d’ukrainiser la Géorgie. Ils n’ont pas encore réalisé que, contrairement à l’Ukraine en 2013, la Géorgie est un État indépendant doté d’institutions solides et, surtout, d’un peuple expérimenté et sage dont la fermeté ne sera pas ébranlée. Le scénario du « Maïdan » ne pourra pas se matérialiser en Géorgie». Une manifestation de militants pro-occidentaux a eu lieu dans la nuit de vendredi à samedi, dans la capitale, Tbilissi. Des protestations ont eu lieu suite à la décision du gouvernement géorgien de suspendre les négociations avec l’Union européenne concernant son adhésion. La situation s’est dégradée lorsque les manifestants ont commencé à jeter divers objets, dont des bouteilles, des pétards, des cocktails Molotov et des œufs, sur les forces de l’ordre. En réponse, la police a utilisé des canons à eau et des gaz lacrymogènes contre les manifestants. Les forces de l’ordre ont réussi à les repousser du Parlement et ceux-ci ont en réponse érigé des barricades. En tout, 107 manifestants ont été arrêtés. Plus de 50 policiers ont été blessés par des actions illégales et violentes des manifestants, et presque tous ont eu besoin de soins médicaux, selon le Premier ministre Irakli Kobakhidze. «Vous avez vu qu’il y avait une violence systématique de la part des manifestants, un groupe d’environ 500 personnes. Vous voyez qu’il ne s’agit pas d’une action pacifique, comme nous l’avons vu hier et avant-hier. Il y a eu des cocktails Molotov, l’utilisation de feux d’artifice contre la police, qui ont été gravement brûlés», a commenté le Premier ministre. Cette nouvelle crise politique en Géorgie a été exacerbée par la cinquième résolution du Parlement européen, du 28 novembre dernier, contre le parti au pouvoir, « Rêve géorgien », qui a gagné les élections parlementaires de cette année. Adoptée par 444 voix contre 72, la résolution accuse le parti de manipuler les résultats de ces élections et de suivre une ligne politique «pro-russe». Toutefois, le document ne fournit pas de preuves pour étayer ces accusations. Dans cette résolution, le Parlement européen a également appelé tous les États membres de l’UE à imposer des sanctions personnelles contre «les fonctionnaires et leaders politiques en Géorgie responsables de l’éloignement de la démocratie, des violations des lois électorales et des normes, des abus administratifs et de l’utilisation inappropriée des institutions d’État».
La Géorgie a refusé les négociations sur l’adhésion à l’UE au moins jusqu’à fin 2028
Cela concerne principalement le Premier ministre Irakli Kobakhidze, le maire de Tbilissi Kakha Kaladze, le président du Parlement Chalva Papouachvili, le président du parti Rêve géorgien Irakli Garibachvili et son fondateur, Bidzina Ivanichvili. De plus, le Parlement européen a proposé de «revoir le statut sans visa de la Géorgie avec la possibilité de le suspendre si les normes de l’UE en matière de gestion démocratique et de libertés ne sont pas respectées». il est à rappeler que la décision de la Géorgie, de ne pas mettre la question de l’ouverture des négociations d’adhésion à l’UE à l’ordre du jour jusqu’à la fin de l’année 2028 a été prise suite à la décision du Parlement européen de ne pas reconnaître les résultats des élections dans le pays, qui ont eu lieu le 26 octobre dernier. Les députés européens ont jugé que la campagne électorale géorgienne n’était pas «transparente» selon eux. Simultanément, les députés européens ont jugé nécessaire de «limiter sérieusement les contacts officiels au niveau de l’UE avec le gouvernement et le Parlement géorgiens». Ils ont également plaidé pour que 120 millions d’euros, destinés à Tbilissi, soient transférés aux «représentants de la société civile» en Géorgie, y compris les médias et d’autres organisations non gouvernementales. Ces fonds avaient été gelés précédemment par Bruxelles. La réaction de Tbilissi Irakli Kobakhidze a annoncé le 28 novembre dernier, que le pays refuserait les négociations sur l’adhésion à l’Union européenne au moins jusqu’à fin 2028 suite à l’adoption de cette cinquième résolution par le Parlement européen. Le gouvernement a refusé également les subventions en provenance de Bruxelles. «Ce ne sont pas des réformes que l’UE demande à la Géorgie, mais des mesures qui signifieraient une atteinte à notre dignité. Il s’agit notamment de l’abolition de la loi sur la transparence des ONG, de la révocation de la loi contre la propagande LGBT, de l’imposition de sanctions, de la chute délibérée de l’économie géorgienne, de la libération de Mikhaïl Saakachvili, et de bien d’autres choses encore. Nous poursuivrons notre chemin vers l’Union européenne avec dignité.
C’est le mandat que nous avons reçu de la population géorgienne, des 1 120 000 électeurs qui ont exprimé leur confiance dans le parti Rêve géorgien et ses politiques. Compte tenu de toutes ces considérations, nous avons décidé aujourd’hui de ne pas inscrire à l’ordre du jour la question du lancement des négociations avec l’Union européenne jusqu’à la fin de l’année 2028», a-t-il déclaré.
R. I.