Il y a les victimes des accidents de la route mais il y a aussi les victimes des passages à niveau des trains dont on ne parle pas assez. À titre indicatif, rappelons qu’en 5 ans (2013-2018) il y a eu 1.370 accidents au niveau des passages à niveau, qui ont causé 317 décès et 498 blessés. En 2022 et 2023 on a dénombré 162 accidents avec 13 morts et 86 blessés. Ce sont des accidents qui ont eu lieu à des passages à niveaux. Il faut savoir qu’il y a quatre catégories de passages à niveau : ceux qui sont gardés et ceux qui ne le sont pas. Il y a ceux qui ont une signalisation automatique sonore et lumineuse, avec barrières et ceux qui sont sans signalisation, sans barrières ni gardiennage. Il y en a même à usage personnel. Il y aurait 1500 passages à niveau sur l’ensemble des 6000 Km de notre réseau ferré. En 2018, 131 passages à niveau classés « les plus dangereux » ont été identifiés. Parmi ces « points noirs » 80 ont pu être supprimés. Ce qui est très peu. Lundi dernier, le chargé de communication de l’ANESRIF (Agence nationale d’études et de suivi de la réalisation des investissements ferroviaires) a indiqué qu’un programme est en cours pour « la suppression des passages à niveau entre les voies ferrées et les routes nationales, de wilaya et communales ». À leurs place des « ouvrages d’art (tunnels et ponts) seront réalisés ». Il a fait part de « 417 ouvrages d’art (ponts et tunnels) qui ont été construits pour supprimer les passages à niveau à travers « les nouvelles lignes ». Il a également cité « l’élimination des passages à niveau sur la ligne nord reliant Annaba à Tlemcen…(avec) la réalisation de 49 ouvrages d’art sur les 78 ouvrages prévus ». Il a ajouté que « 19 autres ouvrages seront lancés dès le parachèvement des procédures contractuelles, et ce dans les wilayas d’Alger, Blida, Aïn Defla, Chlef, Relizane, Mascara, Oran, Bouira, Béjaïa, Bordj Bou Arreridj et Constantine ». Ceci pour la première opération, a-t-il dit. Pour la seconde, 16 ouvrages d’art sont en cours de réalisation tandis que 24 autres seront lancés prochainement. Le tout concerne « des points de croisement dans les wilayas de Béchar, Nâama, Sidi Bel Abbès, Aïn Témouchent, Souk Ahras, Annaba, Jijel, Skikda, Batna et Biskra » a-t-il conclu. Il n’est pas facile de s’y retrouver, on vous le concède. Cependant, il est difficile de concevoir un réseau de voies ferrées dans notre grand et vaste pays sans aucun passage à niveau. Mais déjà, les passages à niveau de troisième et quatrième catégorie devraient être impérativement supprimés. Il s’agit de passages « munis ou non de portillons » et ceux qui existent « sans aucune assistance de la SNTF ». Un travail laborieux et louable certes mais qui ne suffit pas pour atteindre le zéro accident. Chacun sait que les piétons rechignent à utiliser les passerelles. Inévitablement un travail de sensibilisation doit être mené en permanence en direction des populations qui vivent près des passages en question. Suppression ou réduction ? Les mots ont du sens !
Zouhir Mebarki