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L’ARRIVÉE DE LA SAISON DES PLUIES EXIGE UN PLAN POUR PRÉVENIR LES CATASTROPHES : Le spectre des inondations hante les esprits !

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Après une hausse inhabituelle des températures pendant cet automne, le froid et la pluie ont enfin fait leur retour depuis samedi 9 novembre dans plusieurs wilayas du nord et de l’est du pays.
Hier, Alger, Blida, Boumerdès, Béjaia Jijel, skikda, Annaba et El-Tarf ont été gâtées par des pluies de saison, malgré les craintes d’inondations et de débordement qui menacent désormais les villes algériennes, en raison de plusieurs facteurs. En effet, un bulletin météo spécial avait été émis samedi soir faisant état de quantités de pluies évaluées de 40 à 60mm devant s‘abattre sur plusieurs wilayas du nord et de l’est avec des pics pouvant dépasser localement les 80 mm. Cette alerte reste en vigueur jusqu’à ce soir à 18h00 au moins. S’agissant des températures, le même BMS avait prévu une moyenne de 5 à 8° à dans les wilayas de l’intérieur, et de 7 à 10° dans les villes côtières. Dans ce contexte, les autorités recommandent à la population de rester vigilante et d’éviter les déplacements dans les zones à risques. Les services de secours ont été mobilisés en cas d’urgence pour faire face aux éventuelles perturbations causées par ces conditions météorologiques extrêmes.

Éviter un « autre » Béchar
Qui dit fortes chutes de pluies dit risque d’inondations, et pour éviter une situation similaire comme celle ayant touché plusieurs wilayas du sud du pays, dont notamment la wilaya de Béchar en septembre dernier, la prévention et la vigilance devraient faire mot d’ordre et des autorités et des citoyens. Il est important de souligner, dans ce sens, que le Pr Abdelkrim Chelghoum, qui est président du club algérien des risques majeurs a, à maintes reprises, alerté quant à l’absence d’une réelle stratégie de prévention contre les risques majeurs en Algérie, d’où les dernières inondations qui auraient pu être évitées, selon lui, et n’auraient causé des pertes matérielles et humaines. Pour le Pr Chelghoum, la gestion des catastrophes devrait passer d’abord par la prévention et ensuite l’intervention, et dans le cas de l’Algérie nous passons directement à l’intervention qui figure parmi les missions de la protection civile. Le problème, insiste-t-il a chaque fois que la parole lui ait donnée, «c’est qu’il n y a pas d’anticipation », rappelant que depuis 20 ans la prévention contre les grands risques a été confiée au ministère de l’Intérieur, selon la loi 04-20 du 25 décembre 2004 et c’est justement là où se pose la problématique. Le professeur Chelghoum estime que le dossier de la gestion des grands risques dont notamment les inondations et les séismes devrait être à la charge d’un organisme ou d’une entreprise directement attachée au président de la République et qui disposera de toutes les prérogatives pour agir sur le terrain. Par ailleurs, il avait indiqué, au cours de l’une de ses interventions, que le nombre de communes exposées aux risques d’inondation est passé de 450 en 2004 à 950 en 2024. « Cela est dû essentiellement à la qualité de l’urbanisme et à l’aménagement du territoire », a-t-il expliqué.

Bab El-Oued, 23 ans après
Il n’est pas possible de parler d’inondations sans évoquer la triste journée d’un certain 10 novembre 2001, qui marquera à jamais Bab El Oued et ses alentours. Des inondations tragiques ont dévasté ce quartier populaire faisant 781 morts et 115 disparus engloutis par d’impressionnants torrents de pluie, de boue et de toutes sortes de détritus, emportant tout sur leur passage avec une violence inouïe. Rien ne pouvait résister à la furie et à la force des eaux qui redoublaient de vitesse et d’intensité depuis les hauteurs de Frais Vallon et de Beaux Fraisiers, après avoir dévalé des kilomètres. Lorsqu’elles atteignent Triolet, à l’entrée de Bab El Oued, puis Bazeta, juste au-dessus de l’hôpital Maillot, le débit de pointe s’élevait à 730 m3/seconde, charriant cadavres, véhicules, bêtes et matériaux divers, endommageant ou emportant les habitations. Le bilan fait état de 3271 immeubles détruits ou endommagés. Outre le facteur climatique, la vétusté des réseaux de drainage des eaux pluviales et d’assainissement, l’absence d’entretien des avaloirs, la destruction des zones boisées, l’urbanisation sauvage et anarchique, notamment sur les lits d’oued, sont autant de causes à l’origine de cette sinistre.
Ania N.

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