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Macron à côté de la plaque 

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Les Algériens n’ont pas attendu le 1er novembre 2024 pour apprendre des  services de presse de l’Élysée que l’assassinat du héros et leader de la Révolution algérienne, en l’occurrence Larbi Ben M’hidi, était l’œuvre de l’Armée coloniale française. Emmanuel Macron a enfoncé des portes ouvertes. Comme s’il y avait un doute là-dessus et qu’une force majeure est venue chambouler et changer le cours de l’histoire ! Dans une démarche similaire ou presque, le président français avait, en 2018 et 2021, reconnu les responsabilités de l’État et de l’armée français dans l’assassinat des militants de l’indépendance algérienne, respectivement Maurice Audin et Ali Boumedjel. Une telle décision, quand elle est prise en temps opportun et suivant une vision globale et inclusive de toute l’histoire de la colonisation (1830-1962), aurait pu servir comme geste à rétablir la vérité et à apaiser les mémoires.  Ce n’est, malheureusement pas, ce qui était convenu de faire dans le cadre de la commission mixte algéro-française, chargée du travail de mémoire sur la colonisation. Dès lors, faut-il rappeler à M. Macron que la colonisation n’a pas seulement assassiné les figures de la Révolution algérienne, et elle ne l’a pas seulement fait de 1954 à 1962. Mais elle a opéré des massacres de masse dont le plus génocidaire était le 8 mai 1945 comme tragédie qui, par ailleurs, a précipité le déclenchement et la préparation de la lutte armée algérienne pour l’indépendance. Les tortures, les enfumades, le bombardement des villages et les exécutions jusqu’au dernier habitant qui servirait de témoin d’un crime ou d’un potentiel maquisard étaient des faits vérifiés et documentés. A noter que le communiqué de l’Élysée a été suivi, le lendemain, par les déclarations d’un historien membre de la commission mixte.  Jacques Frémeaux, puisque c’est de lui qu’il s’agit, ne veut pas entendre parler de génocide. Ces deux séquences sont deux pièces d’un discours sournois qui sert à réduire les crimes d’État à certaines figures de la Révolution algérienne. La démarche vise aussi à parler d’actes isolés alors que l’armée coloniale s’est rendue coupable de crimes contre l’humanité. Visiblement, il était question de répondre au président Abdelmadjid Tebboune qui, à juste titre, avait, dans sa dernière sortie médiatique sur le dossier de la mémoire, dénoncé un génocide de l’occupation française en Algérie. C’est plus de 5 millions d’Algériens tués durant la colonisation.  La reconnaissance de l’assassinat des leaders de la Révolution  ne peut pas être l’arbre qui cache les 132 ans de colonisation. Ni encore moins le fait d’enjamber de 124 ans toute la période pour la réduire à 1954 – 1962. Sept ans après avoir qualifié, en candidat à la Présidentielle, la colonisation de crime contre l’humanité, le chef de l’Elysée d’aujourd’hui agit à rebours de ses propos retentissants tenus à Alger en décembre 2017. La démarche du président français participe du révisionnisme de l’histoire qui vise à minimiser les crimes contre l’humanité perpétrés en Algérie. 

Farid Guellil

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