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ASSÈCHEMENT DES BARRAGES ET POLLUTION DES EAUX À L’OUEST DU PAYS : L’Algérie dénonce un plan marocain funeste

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Le ministre de l’Hydraulique, Taha Derbal, a saisi, mercredi dernier à Ljubljana (Slovénie), l’opportunité des travaux de la 10e Réunion des Parties à la Convention sur la protection et l’utilisation des cours d’eaux transfrontaliers et des lacs internationaux, tenue du 23 au 25 octobre, auxquels il a participé, pour attirer l’attention sur les catastrophes environnementales touchant les eaux de surface transfrontalières dans l’ouest de l’Algérie négativement impactées par les pratiques destructrices du Maroc.
Il s’agit, d’une part, de la dégradation de la qualité des eaux du barrage « Hammam Boughrara » dans la wilaya de Tlemcen, à cause de la contamination des eaux entrantes à partir des territoires marocains, et, d’autre part, de la forte réduction des eaux de l’oued « Ghir » affluant vers le territoire algérien, à cause des barrages construits du côté marocain de la frontière, ce qui a entraîné l’assèchement prolongé du barrage Djorf Torba sur le territoire algérien. Ces mauvaises pratiques, sont à l’origine de l’impact négatif subi par la région de la Saoura dans le sud-ouest de l’Algérie, à savoir l’effondrement des écosystèmes et de la biodiversité dans la région, affectant notamment la faune et la flore, outre les répercussions économiques et sociales graves sur les habitants des régions frontalières algériennes affectées, selon le ministre. En sus de l’aggravation de la sécheresse et la dégradation du couvert végétal du côté algérien, ces dommages ont, également, entraîné la disparition de 43 espèces d’oiseaux et d’animaux rares, ainsi qu’une perturbation des routes migratoires des oiseaux migrateurs. En dépit de l’énorme effort financier consenti par l’Algérie pour parvenir à des solutions alternatives en vue d’approvisionner les habitants de la région en eau potable, elle reste dans le besoin impérieux d’un soutien international pour rétablir les écosystèmes affectés, affirme Taha Derbal. Effectivement, deux problèmes majeurs existent avec le Maroc et menacent les ressources hydriques de l’Algérie : les pollutions transfrontières et la rétention des cours d’eau principaux qui alimentent des régions entières d’Algérie. Le barrage de Hammam Boughrara, destiné à l’alimentation en eau potable et à l’irrigation, se trouve sur l’oued Tafna à 10 km de Maghnia (en Algérie) et 35 km de Oujda (au Maroc), sur un bassin versant dont près de la moitié est en territoire marocain. Sa construction a commencé au début des années 1990 et a été achevée en 1998. Les spécialistes algériens en environnement avaient souligné à l’époque que dans les conditions de l’Algérie, il ne fallait pas se contenter de l’étude d’impact du barrage sur l’environnement mais faire, en plus, une étude pour déterminer l’impact de l’environnement sur le barrage. Le problème du partage des eaux se pose avec le Maroc pour le barrage de Djorf Torba. Les travaux du barrage Djorf Torba, construit sur l’Oued Guir qui prend sa source au Maroc, ont été lancés en octobre 1965. Il était destiné à irriguer 16 000 hectares dans une région désertique. Or, les eaux de l’oued Guir et l’oued Zousfana sont interceptées au Maroc pour alimenter des barrages. L’Algérie, pour sa part, s’efforce de tenir compte des besoins hydriques des pays voisins, en évitant dans l’élaboration de ses politiques, les pratiques d’exploitation qui nuisent aux pays limitrophes, telles que la construction de barrages dans des régions proches des frontières ou encore la déviation des cours d’eaux superficielles, a fait remarquer Taha Derbal. À ce sujet, un accord tripartite entre l’Algérie, la Tunisie et la Libye portant création d’un mécanisme de concertation sur la gestion des eaux souterraines communes dans le Sahara septentrional, a été signé le 24 avril dernier à Alger. Pour Taha Derbal, cette démarche « est un exemple à suivre en matière de solutions basées sur la coordination entre les États ».
M’hamed Rebah

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