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Prix Nobel pour Hiroshima

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Vendredi dernier, le prix Nobel de la paix a été décerné à « Nihon Hidankyo », une organisation japonaise des victimes des bombes atomiques larguées à trois jours d’intervalle, en 1945, par les États-Unis sur les villes japonaises de Hiroshima et de Nagasaki. L’événement a été couvert à minima par les médias internationaux, pourquoi ? Il faut savoir que par trois fois, en 1985, 1994, 2015, Nihon Hidankyo » a été soutenue et proposée par le Bureau international de la paix (mouvement pacifiste créé en 1891) pour l’obtention de ce prestigieux prix. Sans succès. L’accueil plutôt tiède enregistré après l’attribution du prix 2024 après les trois « rejets » confirme les pressions et les rapports de force qui entourent ce prix créé par le suédois Alfred Nobel en 1895. L’attribuer aux survivants des premières bombes atomiques, revient à dénoncer ces crimes de guerre qui ont causé la mort à plus de 200.000 civils innocents au moment des explosions et plus encore par les radiations pendant des années. Ce que les détenteurs de l’arme atomique récusent solidairement. La plupart d’entre eux considèrent que ces bombes ont mis fin à la 2ème Guerre mondiale par la capitulation du Japon. Parmi les pays nucléarisés, il y a ceux qui siègent au Conseil de sécurité. Ce sont les États-Unis, la Russie, L’Angleterre, la France et la chine. Quatre autres pays possèdent l’arme nucléaire sans faire partie du « club ».
Ce sont Israël, l’Inde, le Pakistan et la Corée du Nord. La puissance que représentent ces neuf pays va de soi. On comprend, dès lors, le peu de bruit autour du prix obtenu par l’organisation « Nihon Hidankyo » qui se bat pour l’indemnisation des victimes et pour la dénucléarisation de la planète. Évidemment, les puissants de ce monde ne sont pas contents. Par contre, pour le prix Nobel de littérature qui vient d’être décerné à l’écrivaine sud-coréenne Han Kang ou celui de physique à l’américain John Hopfield et au canado-britannique Geoffrey Hinton pour leurs travaux sur l’intelligence artificielle, ou de chimie aux américains David Baker et John M. Jumper ainsi qu’à l’anglais Demis Hassabis pour leurs travaux sur les protéines et enfin de médecine à deux américains Victor Ambros et Gary Ruvkun pour leur découverte des micro ARN qui régulent les ARN messagers ( molécules porteuses d’information génétique), les médias internationaux sont plus à l’aise dans leurs couvertures. Pour être encore plus précis, il faut savoir que le prix Nobel est décerné et remis par deux pays distincts.
Pour le Nobel de la paix c’est le parlement norvégien (Storting) et remis par le Roi de ce pays. Pour les autres Nobel, c’est l’académie suédoise qui choisit les lauréats et c’est le Roi de Suède qui remet la distinction. Pourquoi ce « partage » des Nobel ? Jusqu’en 1905, la Suède et la Norvège avaient le même Roi. Lorsque la séparation eut lieu, la répartition des prix Nobel a suivi. Celui de la paix est revenu à la Norvège. Ce pays a reconnu l’État palestinien le 28 mai dernier. Ceci expliquant cela !
Zouhir Mebarki

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