Alors que le débat sur la régulation du football anglais s’intensifie, un nouveau scandale vient éclabousser la sphère politique britannique. Selon une analyse réalisée par le média britannique l’Observer, sur la base de nouvelles révélations, des députés dont l’ex-leader travailliste et maintenant Premier ministre Keir Starmer, « ont reçu des cadeaux coûteux de la Premier League et de certains grands clubs », au moment où l’industrie du football fait face à la menace d’un régulateur aux pouvoirs accrus.
Le scandale de ces cadeaux coûteux prend de l’ampleur au sein de l’opinion anglaise, au regard de la teneur des révélations faisant état de l’implication de plusieurs députés et des membres de l’exécutif, dont le Premier ministre et neuf des membres de son équipe gouvernemental en exercice. Ces dernies, selon la même source ont accepté des cadeaux d’une valeur dépassant les 100 000£ au cours des trois dernières années, en violation des lois en vigueur, des avantages incluant des billets pour des matchs, des concerts et des événements prestigieux, des pratiques relevant du lobbying sur fond du processus en cours de la création d’un régulateur du football.
Les révélations et l’analyse de l’Observer indiquent que plus d’un tiers des membres du nouveau cabinet du PM Starmer , ainsi qu’au moins 60 députés, ont profité de « l’hospitalité » offerte par la Première League et ses clubs. Parmi eux, on compte 41 députés du parti travailliste, dont Keir Starmer, qui a vite fait, avant l’éclatement du scandale, de procéder au remboursement des cadeaux d’une valeur de 6 000 £, dont le prix des billets pour la tournée de Taylor Swift. Bien que ces cadeaux, selon la même source » aient été déclarés au registre des intérêts parlementaires », ils soulève, note l’Observer des questions sur le travail d’influence que la Premier League « pourrait » exercer sur les décisions législatives.
Les propositions visant à créer un régulateur indépendant du football, initialement suggérées, pour rappel, par l’ancienne ministre des Sports Tracey Crouch en 2021, sont au cœur du débat, d’autant plus que ce régulateur aurait les prérogatives de superviser les finances des clubs et de leurs propriétaires. Ce que La Premier League s’y refuse et affiche une opposition ferme, arguant qu’elles « pourraient affaiblir l’attrait du football britannique » selon sa lecture.
En 2024, les cadeaux offerts aux députés par la Premier League ont atteint des sommes colossales, avec plus de 68 000 £ dépensés dans les neuf premiers mois, comme le révèle le média britannique, comprenant des billets pour assister aux Brit Awards et des concerts de Taylor Swift, alors que des discussions clés sur le projet de loi sur la bonne gouvernance du football étaient en cours. Clive Betts, député travailliste et président de la commission parlementaire sur le football, a qualifié ces actions de « campagne orchestrée » pour influencer le travail du futur régulateur, qui devrait être doter, de prérogatives, selon le projet de lois en question.
Face aux critiques, les députés concernés, dont Jonathan Reynolds et Rupa Huq, ont défendu ce gain de cadeaux tombé du ciel, estimant qu’ « ils n’affectent pas leur impartialité », selon les concernés de « l’hospitalité » de PL . Cependant, l’ancien député indépendant Martin Bell souligne que, « bien que légaux, ces cadeaux pourraient nuire à l’image des élus auprès de leurs électeurs ».
Alors que les pressions s’accentuent pour édulcorer les pouvoirs du futur régulateur, l’opinion publique déjà scandalisé par ce qui vient de frapper le PM et son staff gouvernemental, reste en alerte et inquiète sur l’avenir du monde du ballon rond au royaume uni, sur fond notamment de la question pertinente, « l’hospitalité généreuse de la Premier League » finira t-elle à influencer la teneur des réformes tant attendues, par les acteurs du foot comme par les mordus du ballon rond ?
M. A. T.
