Le candidat indépendant Abdelmadjid Tebboune a, lors de sa deuxième sortie de campagne électorale, dimanche, à la capitale de l’ouest du pays, choisi un discours pragmatique étayé par des chiffres clés. Pas trop de littérature, mais beaucoup plus d’engagements au compteur. Le défi est lancé !
Les prétendants en course vers le Palais d’El-Mouradia ont parcouru jusque-là la moitié de la campagne électorale. Et sur ce chemin qui reste à faire menant au rendez-vous décisif du 7 septembre, la compétition électorale devient de plus en plus serrée. Les candidats, chacun dans son camp, savent que la Magistrature suprême n’est pas à portée de main. Pour y arriver, il faut sortir les cartes gagnantes. Fini la rhétorique creuse, les amabilités et autres belles phrases pour envoûter les masses. C’est surtout qui fera mieux qui compte aux yeux des électeurs ! Exigeants, ils veulent des engagements réalistes et réalisables à même de se rassurer, consolider son quotidien de citoyen et se mettre dans des conditions de vie confortables pour eux et leurs familles.
Ainsi, on s’en est aperçu, courant de la deuxième semaine de cette campagne électorale, que les candidats ont davantage investi dans des discours « bien calculés » dont l’ossature tient sur des engagements réalistes. Sur ce terrain, le président candidat a eu l’avantage de démarrer « les hostilités ». Depuis Oran, ce dimanche, devant son auditoire à l’intérieur d’une salle archicomble de 14.000 personnes (issues de 11 wilayas de l’ouest)-auxquelles se sont ajoutées 3.000 autres à l’extérieur – qu’il a bombardé de chiffres étayant chacun de ses engagements. Mais surtout pas de « promesses électorales » que le candidat indépendant refuse d’adopter comme vocable. C’est sous les fameux slogans : « One, Two, Three, viva l’Algérie ! » et « Tebboune président ! », que l’hôte de la capitale de l’Ouest d’Oran a commencé à discourir.
En tapant fort pour faire mouche parmi la jeunesse qu’il cherche à promouvoir sur tous les plans. La preuve, c’est le Conseil supérieur de la jeunesse et de l’Observatoire national de la société civile.
Près d’un demi-million d’emplois
L’essentiel pour le candidat indépendant étant de faire émerger une nouvelle classe politique et de nouveaux entrepreneurs capables de réaliser les aspirations de l’Algérie nouvelle chère à Abdelmadjid Tebboune qui dit avoir encore 40% des engagements à réaliser si le peuple lui accorde à nouveau sa confiance le 7 septembre prochain. Pour ce faire, le candidat a déroulé son parchemin pour faire découvrir aux jeunes algériens, qu’il compte, en perspective d’un deuxième mandat, créer 450.000 emplois et atteindre 20.000 startups. Dans ce registre, les deux autres candidats, Youcef Aouchiche et Abdeaâli Hassani Cherif n’ont pas annoncé-pas encore le moment ?- un quelconque chiffre des emplois qu’ils compteraient créer. Cependant, cela n’enlève rien à leurs engagements respectifs en la matière. À savoir, pour le premier, « Promouvoir des programmes de stages et d’apprentissages pour offrir aux jeunes une expérience pratique et des opportunités d’emploi » et, pour le second, lancer « des grands projets à même de réaliser le développement et de générer de l’emploi ». S’agissant des startups aussi, les deux candidats n’ont pas, jusque-là, avancé un nombre exact, sachant que les jeunes sont de plus en plus nombreux à choisir la voie de l’entrepreneuriat.
Qu’en est –il de l’allocation chômage ? Exit son bilan présidentiel qui parle de lui, le candidat à sa propre succession compte, si réélu, porter l’allocation chômage à 20.000 DA, tout comme le candidat du FFS, alors que Hassani Cherif, lui, a préféré réduire le taux de chômage à 5%. Pendant ce temps, on peut se vanter d’être le seul pays africain à avoir institué une allocation pour ses jeunes chômeurs. D’autre part, Aouchiche promet, si élu à la tête du pays, de porter le SMIG à 40.000 DA ! Mais, à se demander si la situation financière et les équilibres économiques du pays permettraient, d’ici 2030, ce luxe ? Si Hassani Cherif ne s’est pas « aventuré » sur ce terrain, Tebboune, lui, était allé dans une démarche progressive. Concernant, d’ailleurs, toutes les catégories sociales : salariés, retraités, chômeurs, étudiants, personnes aux besoins spécifiques, femmes aux foyers…qu’il a promis d’augmenter si réélu le 7 septembre.
« Champion » du logement
Dossier important sachant la demande de plus en plus croissante en la matière, le logement s’est taillé une part belle dans cette campagne électorale. Mais, le candidat Tebboune était le seul à en avoir abordé les détails, chiffres à la clé. À savoir, réaliser 2 millions de logements courant du prochain quinquennat (2025-2030) et un minimum d’un demi-million d’unités en habitat rural. Sur ce, s’il n’a pas donné des chiffres sur le nombre qu’il compte réaliser, Aouchiche s’engage à augmenter la valeur de l’aide à l’habitat rural à 2 millions dinars. Du côté du MSP, Hassani Cherif ne s’est pas prononcé sur la question. En revanche, s’agissant par exemple du volet économique, le candidat du Hamas a affiché une « grande » ambition. Celle de porter le PIB à 450 milliards USD, mais sans se fixer une quelconque échéance dans le temps.
Farid Guellil