Les candidats Abdelaali Hassani Cherif, Youcef Aouchiche et Abdelmadjid Tebboune sont distingués et les noms provisoirement retenus pour la course à la présidentielle. Le sort des trois hommes politiques est désormais entre les mains de la Cour constitutionnelle.
Ça y’est, on est dans le bain électoral du 7 septembre ! L’Autorité nationale indépendante des élections nous y a fait plonger ! Lorsque son président, Mohamed Charfi, s’est présenté jeudi devant les journalistes pour dévoiler la liste des prétendants à l’élection présidentielle prochaine, les téléspectateurs étaient sûrs d’entendre au moins un nom sortir du lot… En effet, en conférence de presse, Charfi a donné la liste préliminaire des candidats à la Présidentielle du 7 septembre. Ils sont trois dossiers de candidature sur les 16 déposés auprès de l’ANIE à avoir été validés. Il s’agit d’Abdelaali Hassani Cherif, président du Mouvement de la société pour la paix, de Youcef Aouchiche, le Premier secrétaire du Front des forces socialistes et d’Abdelmadjid Tebboune, candidat indépendant. « Les dossiers de trois des seize prétendants à la candidature ont été acceptés, à savoir Abdelaali Hassani Cherif (MSP), Youcef Aouchiche (FFS) et Abdelmadjid Tebboune, sachant que cet ordre a été établi suivant les rendez-vous de dépôt des dossiers de déclaration de candidature », a annoncé le président de l’ANIE.
Dans le détail, et comme pour satisfaire les esprits tatillon- ce qui est un droit électoral et citoyen- Charfi a précisé que le candidat Hassani Cherif a déposé un total de 2.021 formulaires de signature d’élus collectées dans 50 wilayas et à l’étranger. Sur ce chiffre, 1.986 formulaires ont été acceptés alors que le reste a été rejeté. Le candidat du FFS, Youcef Aouchiche, pour sa part, a déposé 1.257 formulaires de signature d’élus répartis à travers 31 wilayas, dont 1.250 ont été acceptés et 7 rejetés. Quant au troisième, le candidat indépendant, Abdelmadjid Tebboune, il a déposé 18.600 formulaires de signature d’élus issus dans toutes les 58 wilayas du pays et à l’étranger. Sur ce chiffre, 18.095 formulaires ont été acceptés, alors que 323 ont été rejetés pour double emploi et 182 ont été annulés.
À relever parmi ces trois candidats présélectionnés pour aborder la dernière phase préliminaire du processus électoral avant l’avis définitif de la Cour constitutionnelle, une distinction qui saute aux yeux. Sans vouloir enlever le mérite aux autres, le Président sortant a pris une longueur d’avance sur ses « rivaux », notamment dans la collecte des signatures. Ce qui n’est pas une surprise aux yeux de l’opinion publique. Le candidat à sa propre succession a, aussitôt-et même avant son intention ou pas de briguer un second mandat- annoncé sa représentation à l’élection présidentielle, les soutiens parmi les partis politiques et organisations de la société civile ont fusé de partout.
Pour ses « concurrents » avant l’heure, sachant que rien n’est encore confirmé pour les trois candidatures, les représentants du MSP et du FFS ont eu le mérite, à ce stade de la compétition, de confirmer leur ancrage populaire. Ce que d’autres, parmi les 13 auxquels la chance n’a pas souri, n’ont pas réussi comme défi. En effet, leurs dossiers de candidature ont été rejetés parce qu’ils n’ont pas, selon l’appréciation de l’ANIE, satisfait aux conditions de collecte du nombre requis des parrainages, à savoir 600 signatures d’élus ou 50 000 signatures d’électeurs. Il convient de noter qu’une fois la Cour constitutionnelle rendre son verdict, dans une semaine au maximum à partir de la date de sa saisie des dossiers des candidats retenus par l’ANIE, les candidats validés peuvent rendre publics leurs programmes électoraux respectifs. Quant à la campagne électorale, elle devra débuter, selon la loi électorale, le 15 août prochain pour se terminer trois jours avant le jour de l’élection.
Farid Guellil
