L’étendue de la côte méditerranéenne de l’Algérie explique l’intérêt économique accordé à tous les avantages procurés par le bon fonctionnement des ports. Il suffit de citer les facilités d’exportation des hydrocarbures à travers les ports qui leur sont dédiés. C’est de là que l’Algérie tire les recettes financière extérieures indispensables à la vie du pays.
En fait, tous les échanges passent par cette façade, comme étape d’un mouvement de marchandises qui se prolonge plus au sud jusqu’aux profondeurs de l’Afrique. L’Algérie a besoin d’une société algérienne de grands travaux maritimes spécialisée dans l’aménagement des ports dont la création vient d’être ordonnée par le président Abdelmadjid Tebboune, lors de la réunion du Conseil des ministres qu’il a présidée, lundi. En effet, après avoir écouté un exposé concernant l’extension des ports de Djen Djen et d’Annaba, le président de la République a « instruit le ministre des Travaux publics, en coordination avec le Premier ministre, à l’effet de créer une société algérienne de grands travaux maritimes spécialisée dans l’aménagement des ports, de procéder à l’extension du port de Djen Djen à Jijel pour qu’il puisse jouer un rôle central en Méditerranée et d’accélérer l’extension du port d’Annaba en le reliant à la voie ferrée pour le transport et la commercialisation du phosphate de Bled El Hadba jusqu’à Annaba », selon le communiqué du Conseil des ministres. Il a également ordonné la préparation d’un plan national d’extension de plusieurs ports afin d’améliorer leur activité, ajoute la même source. En matière de travaux maritimes liés aux ports, l’Algérie dispose d’une longue expérience.
Dans les années 1970, une société, appelée société de travaux maritimes (SONATRAM) s’occupait de la construction et du dragage des ports. Elle intervenait sur les travaux d’entretien courant, sur les travaux de grosses réparations (comme la réfection et le remise en état des ouvrages portuaires), les travaux neufs (constructions de digues, jetées, quais, ..),… En 1980, dans le cadre de la politique dite de « restructuration » et qui a consisté à effriter les grandes entreprises publiques et à les transformer en entités de plus petites dimensions, qui ont par la suite disparu, parfois bradées sous couvert de privatisation, la SONATRAM a été « restructurée » en trois entreprises de travaux maritimes suivantes: Méditerranéenne des Travaux Maritimes (MEDITRAM) SOTRAMEST et SOTRAMO, pour les mêmes missions que la SONATRAM. Pour rappel, en novembre 2022, le Président Tebboune, en Conseil des ministres, avait instruit « de renouveler la flotte de transport maritime à travers l’acquisition de nouveaux navires ».
Il avait souligné que « la relance du secteur du transport maritime exige de lutter contre le laisser-aller et les tentatives de sabotage ciblant l’entreprise publique de transport maritime de marchandises ». Il avait, également, à une autre occasion, en Conseil des ministres, encouragé les entreprises de fabrication des navires de pêche à augmenter les taux de production, enjoignant aux ministres de l’Intérieur et des Transports, de coordonner afin de faciliter à ces entreprises l’extension de leurs espaces dans les ports.
M. R.
