Les impacts environnementaux de l’agression génocidaire de l’entité sioniste contre la population palestinienne à Ghaza sont sans précédent, selon une évaluation préliminaire publiée mardi 18 juin 2024 par le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE).
Ces impacts exposent les Palestiniens à une pollution croissante des sols, de l’eau et de l’air et à des risques de dommages irréversibles aux écosystèmes naturels. Le PNUE réitère son appel à l’arrêt immédiat de l’agression sioniste pour protéger les vies et, à terme, contribuer à atténuer les impacts environnementaux du conflit. « Non seulement la population de Ghaza est confrontée à des souffrances indicibles dues à la guerre en cours, mais les dégâts environnementaux importants et croissants à Ghaza risquent d’enfermer sa population dans un long et douloureux rétablissement. L’eau et l’assainissement se sont effondrés. Les infrastructures critiques continuent d’être décimées. Les zones côtières, les sols et les écosystèmes ont été gravement touchés. Tout cela nuit gravement à la santé de la population, à la sécurité alimentaire et à la résilience de Ghaza », a déclaré Inger Andersen, directrice exécutive du PNUE. « Nous avons besoin de toute urgence d’un cessez-le-feu pour sauver des vies et restaurer l’environnement, pour permettre aux Palestiniens de commencer à se remettre du conflit et de reconstruire leurs vies et leurs moyens de subsistance à Ghaza». L’évaluation préliminaire conclut : le conflit annule les progrès récents, bien que limités, dans les systèmes de gestion environnementale de Ghaza, notamment le développement d’installations de dessalement de l’eau et de traitement des eaux usées, une croissance rapide de l’énergie solaire et des investissements dans la restauration de la zone humide côtière de Wadi Ghaza. On estime que 39 millions de tonnes de débris ont été générées par le conflit – pour chaque mètre carré dans la bande de Gaza, il y a désormais plus de 107 kg de débris.
Cela représente plus de cinq fois la quantité de débris générés à Mossoul, par l’agression américaine en Irak, en 2017. Les débris présentent des risques pour la santé humaine et l’environnement, dus à la poussière et à la contamination par des munitions non explosées, de l’amiante, des déchets industriels et médicaux et d’autres substances dangereuses. Les restes humains enfouis sous les débris doivent être traités avec sensibilité et de manière appropriée. Le nettoyage des décombres sera une tâche massive et complexe, qui doit commencer le plus tôt possible pour permettre la poursuite d’autres types de relèvement et de reconstruction. Les systèmes d’eau, d’assainissement et d’hygiène ont presque entièrement disparu. Le système de gestion des déchets solides est gravement endommagé. Des munitions contenant des métaux lourds et des produits chimiques explosifs ont été déployées dans les zones densément peuplées de Ghaza, contaminant le sol et les sources d’eau et posant un risque pour la santé humaine qui persistera longtemps après la cessation des hostilités.
La destruction des panneaux solaires devrait entraîner des fuites de plomb et d’autres métaux lourds, provoquant un nouveau type de risque pour le sol et l’eau de Ghaza. Les efforts de l’entité sioniste pour détruire le système de tunnels pourraient contribuer davantage aux dommages environnementaux.
Limitée par la situation sécuritaire et les restrictions d’accès, l’évaluation préliminaire s’appuie sur des évaluations de télédétection, des données provenant d’entités techniques palestiniennes, des consultations avec des partenaires multilatéraux, des documents inédits issus des activités de terrain de l’ONU et de la littérature scientifique. Dès que les conditions de sécurité le permettront et que l’accès sera accordé, le PNUE compte entreprendre une évaluation sur le terrain de l’étendue et du type de dégradation de l’environnement.
Par Mohamed REBAH
Energies renouvelables
Solaire oui, mais… pas n’importe où
Par un arrêt du 4 juin 2024, la cour administrative d’appel de Bordeaux (France) a confirmé les arrêtés de la préfète de Gironde qui, en octobre et en novembre 2022, avait refusé de délivrer l’autorisation de défricher près de 50 hectares de forêt et le permis de construire nécessaires à la création d’une centrale photovoltaïque au sol dans la commune de Saint-Jean-d’Illac. Les motifs du refus ? Le risque incendie et l’atteinte à l’équilibre biologique du territoire. Les juges considèrent que la préfète « n’a pas fait une inexacte application » de l’article 341-5, 9°, du code forestier (1). Ces dispositions permettent de refuser une autorisation de défrichement lorsque la conservation des forêts est reconnue nécessaire à la protection des personnes et des biens (et de l’ensemble forestier dans lequel ils se situent) contre les risques naturels, dont les incendies. Le service départemental d’incendie et de secours (Sdis) avait en effet émis un avis défavorable au projet, situé dans une zone d’aléa fort pour le risque « feu de forêt » et fortement marquée par la survenance de deux incendies au cours de l’été 2022. Cet avis défavorable insistait en particulier sur « l’absence d’îlotage et de desserte interne », qui risquait de limiter l’engagement des équipes de sapeurs-pompiers en cas d’incendie sous les panneaux, et sur « l’absence d’élaboration d’une organisation de crise », laissant présager des difficultés en cas d’incendie. La cour relève également plusieurs insuffisances ressortant de l’étude d’impact et du rapport du commissaire enquêteur : éloignement des voies de communication et accessibilité limitée à une piste forestière, présence d’un pipeline d’une société pétrolière en bordure de site et d’une station de pompage à proximité. La préfète n’a pas non plus commis d’erreur d’appréciation en estimant que l’impact de la destruction des milieux boisés et semi-ouverts abritant des espèces protégées n’était pas mesuré et que le projet de défrichement portait atteinte à l’équilibre biologique du territoire au sens de l’article L. 341-5, 8°, du code forestier. La mission régionale d’autorité environnementale (MRAe) avait en effet estimé non satisfaisante la justification de la localisation du projet, prévu en partie sur des zones humides et impactant des habitats d’espèces protégées, de même que le dimensionnement des mesures de compensation. L’Office français de la biodiversité (OFB) avait également constaté que les travaux d’installation pouvaient avoir des incidences durables sur la phase d’exploitation par « la fragmentation du milieu, la destruction de corridors écologiques, l’implantation de barrières ». L’établissement public avait également rappelé le comportement « d’aversion » de certaines espèces d’oiseaux pour les centrales photovoltaïques, de même que le risque de « piège sensoriel » des panneaux pour certaines espèces d’insectes et de chauves-souris. Le 21 mars dernier, la même juridiction avait au contraire jugés illégaux des refus par les préfets du Lot-et-Garonne et de la Gironde d’autorisations de défrichement fondés sur le risque incendie. Elle avait relevé que les projets intégraient l’ensemble des mesures de prévention recommandées par les Sdis et par l’association régionale de défense des forêts contre l’incendie, bien que les parcelles concernées soient également situées dans un secteur classé en niveau fort pour le risque incendie.
Éducation verte
Les noms des éléphants
D’après les résultats d’une étude publiée le 10 juin dans la revue scientifique Nature Ecology and Evolution, les éléphants s’appellent entre eux par leurs noms. Il est très rare que les animaux sauvages s’appellent par des noms spécifiques, comme les dauphins ou les perroquets. Pour analyser les enregistrements des appels émis par des groupes de femelles d’éléphants d’Afrique faits entre 1986 et 2022 dans la réserve nationale de Samburu et le parc national d’Amboseli, au Kenya, les scientifiques ont utilisé des méthodes d’apprentissage automatique. Le modèle a correctement identifié le destinataire d’environ 28% des appels analysés. Les éléphants utilisent des noms mais sans doute pas dans la majorité de leurs communications, selon Mickey Pardo, auteur de l’étude. Les chercheurs ont fait écouter à 17 pachydermes des appels qui leur étaient destinés. Les éléphants y ont répondu en émettant un appel ou en s’approchant du haut-parleur. Ils n’ont guère réagi aux appels destinés à d’autres éléphants. Les barrissements des éléphants comprennent des sons inférieurs à la gamme de l’audition humaine. Les chercheurs ne savent donc toujours pas quelle partie de la vocalisation constitue le nom.
Ressources naturelles
Le Bassin du Congo
S’étendant sur six pays, le Bassin du Congo fournit nourriture, eau et abri à plus de 75 millions de personnes. Selon le Fonds mondial pour la nature (WWF), le Bassin du Congo regorge de ressources naturelles comme le bois, les diamants et le pétrole, mais les volumes et méthodes actuels d’extraction de ces ressources ne sont pas viables et menacent l’avenir de la région. Le Partenariat pour les forêts du Bassin du Congo (PFBC) fédère depuis sa création en 2002 un nombre sans cesse croissant de membres, avec près de 126 partenaires groupés à ce jour œuvrant pour la conservation de la biodiversité, la gestion durable des écosystèmes forestiers du Bassin du Congo, la lutte contre les changements climatiques et la réduction de la pauvreté en Afrique centrale, en conformité avec les objectifs de développement durable 2030. « La RDC est en train de renforcer de plus en plus sa capacité dans le cadre de la protection des forêts », a souligné Eve Bazaiba, ministre congolaise de l’Environnement et de la Conservation de la nature, précisant que la coopération en matière de préservation de l’écosystème devait être très large. « Nous voulons aller dans les projets de partenariat gagnant-gagnant », a-t-elle noté.
Repéré pour vous
Les océans et les mers fournissent à l’humanité de l’oxygène, de la nourriture et de l’eau, tout en atténuant le changement climatique et en aidant les communautés à s’adapter aux conditions météorologiques extrêmes.
Le saviez-vous ?
Trois cultures sur quatre produisant des fruits et des graines dépendent des pollinisateurs. Les abeilles sont les pollinisateurs les plus prolifiques, mais elles sont très aidées par les chauves-souris, les insectes, les papillons, les oiseaux et les coléoptères.