C’est un séisme politique qui vient de frapper l’Hexagone. Les élections européennes 2024 ont confirmé la poussée des extrêmes-droites sur l’enquiquiner politique. En France, le Rassemblement national des « Lepéniens » s’est octroyé 30 sièges au bâtiment Louise-Weiss de Strasbourg. Loin devant l’alliance de la liste du parti présidentiel, « Besoin d’Europe », qui s’est contentée de 13 sièges. Conséquence immédiate, le camp au pouvoir est affaibli politiquement. Le Président Macron a réagi en catastrophe. Pour tenter de sauver les meubles. Il déclare la dissolution de l’Assemblée française et, partant, convoque de législatives anticipées. Bref, la question ne nous intéresse vraiment trop, si tant est que l’affaire est franco-française. Mais, hélas, le sujet déborde au-delà des frontières. Connaissant les réflexes des démons de l’extrême droite, il serait naïf de nous attendre à des cadeaux. Bien au contraire, cela nous ouvrira bien les yeux pour savoir à quoi nous en tenir. Il s’agit, comme il fallait s’y attendre, de la haine de l’étranger et dont l’Algérien est donnée comme « ce mauvais exemple » pour les diasporas en France. Euphoriques, les partisans de Le Pen semblent sortir des urnes complétement chauffés à blanc. Donc acte, les déclarations à chaud du porte-parole du RN, Sébastien Chenu (RN) qui propose, comme sujet de campagne, l’abrogation, pure et simple, des accords de 1968 liant la France à l’Algérie, et lesquels réglementant les circulations, l’emploi et le séjour des ressortissants des deux pays. C’est là un dossier sensible central pour le parti Jordan Bardella qui, par ailleurs, lorgne le poste de Premier ministre dans un prochain gouvernement. Le jeune chef des « Lepéniens » n’a rien inventé à ce sujet. Ses compères du même courant, les Marine Le Pen, Eric Zemmour, ou encore le prétendant au même camp, le président des Républicains, Eric Ciotti, ont déjà fait le lit au racisme anti-migration. Ce dernier, faut-il rappeler l’épisode, a fait montre d’une haine indescriptible à l’égard de l’Algérie. En évoquant la mémoire nationale et le droit de l’Algérie quant à la récupération des biens que la France lui a confisqués durant les 132 ans de colonisation, Ciotti a été d’une rare violence. Pour lui, tous les Algériens sont des délinquants et des criminels. Cette insulte envers tout un peuple qui ne doit pas rester impunie. Il a fallu qu’un membre influent de son parti réagisse pour qu’il arrête de déverser sa haine contre l’Algérie et les Algériens. C’est dire la « surprise » que nous réserves les extrémistes de l’extrême droite.
Farid Guellil