La promenade des Sablettes, à Alger, est plongée depuis ce samedi dans une ambiance de tristesse due à la disparition de cinq enfants, âgés entre 9 et 12 ans, qui étaient venus en excursion pour s’amuser et se détendre et qui ont perdu la vie par noyade, alors que deux autres étaient dans un état critique à l’hôpital. Il s’agit d’enfants de la commune d’Aïn Boussif dans la wilaya de Médéa.
Le communiqué des services de la Protection civile qui a donné cette information tragique, a précisé que les équipes de secours sont rapidement intervenues, vers 19h30, samedi soir, pour porter assistance aux enfants en détresse et les transporter vers l’hôpital Mustapha Bacha où quatre d’entre eux sont décédés alors que deux autres étaient placés en réanimation. La dépouille du cinquième enfant décédé a été repêchée peu après à 21h48, selon la Protection civile. Deux zodiaques, six ambulances et dix plongeurs ont été mobilisés pour cette opération. Une enquête est en cours pour déterminer les circonstances exactes de cette tragédie et identifier d’éventuelles responsabilités. Ce fait tragique n’est pas le seul. Les médias ont rapporté que trois autres décès par noyade ont été enregistrés dans des étendues d’eau dans les wilayas de Annaba, Djelfa et Sétif. Ces noyades ont lieu alors que nous sommes encore à plus de quinze jours de la saison estivale et le rush des groupes de jeunes et d’enfants vers la mer qui exerce un attrait irrésistible sur eux. Au nord du pays, le temps printanier est encore frais et la canicule est impensable. Il n’y a pas de raison de vouloir prendre un bain de mer ou nager dans un étang. Pourtant, c’est ce qui est arrivé à ces malheureux enfants. Il y a, sans aucun doute, une négligence des adultes à la base de l’imprudence des enfants qui bénéficient souvent d’une indulgence irresponsable qui conduit au drame. On a souvent vu le spectacle effrayant d’enfants, parfois en bas âge, assis sur le rebord de la portière d’un véhicule, vitre baissée, le corps a moitié en dehors, pour fêter la victoire d’un club ou de l’équipe nationale, alors que c’est interdit par la loi. La négligence des adultes amènent les enfants à enfreindre les interdits. Les campagnes de sensibilisation sur les dangers qui guettent les enfants devraient être menées d’abord vers les adultes qui ont la responsabilité de les surveiller. Le drame des Sablettes et d’autres accidents mortels qui frappent des enfants peuvent être évités.
Prise en charge psychologique
Un comité ministériel s’est déplacé à l’école Mohammadi Mohamed d’Ain Boussif, pour déterminer l’étendue de la prise en charge psychologique des élèves après l’impact de la douloureuse tragédie dont l’école a été témoin, avec la perte de cinq de ses enfants. Du personnel médical et des psychologues ont été recrutés pour accompagner les élèves et les rééduquer psychologiquement, d’autant plus que cet événement coïncide avec l’examen d’évaluation des acquis. Le comité s’est rendu auprès des familles des victimes pour présenter les condoléances du ministre de l’Éducation nationale. Le ministre de l’Éducation nationale et le wali de Médéa se sont rendus immédiatement après l’accident à l’hôpital universitaire Mustapha Pacha pour déterminer les conditions dans lesquelles prendre soin des personnes touchées et consoler leurs familles. Hier matin, la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition féminine a rendu visite aux trois enfants victimes hospitalisés à l’hôpital universitaire Mustapha Pacha. Elle a été rassurée sur leur état de santé, qui s’améliore constamment. La ministre a visité les salles de l’hôpital où se trouvent les trois enfants et a rencontré leurs mères qui les accompagnaient. La ministre a également présenté sa sympathie et ses condoléances aux familles des enfants décédés, souhaitant aux blessés de se rétablir et de retourner dans leurs familles dans les plus brefs délais. Pour sa part, le professeur concerné a confirmé que les trois enfants manifestaient une grande réactivité. Leur état de santé est très rassurant et ils quitteront l’hôpital au plus vite.
M. R.
