Les inondations qui dévastent le sud du Brésil depuis plusieurs jours ont chassé près de 70 000 personnes de leur domicile et fait une soixantaine de morts et des dizaines de disparus, situation « dramatique » et « sans précédent » qui touchent notamment la grande métropole Porto Alegre.
Après avoir évoqué plus tôt 57 morts, la défense civile a fait état samedi soir d’un bilan de 55 morts, avec en outre sept décès faisant l’objet d’une « investigation ». Il y a aussi 74 disparus et 107 blessés. Par ailleurs, au moins deux autres personnes ont été tuées dans l’explosion d’une station-service à Porte Alegre, capitale de l’Etat du Rio Grande do Sul, selon des médias. La catastrophe est toujours plus évidente: quelque 69.200 personnes ont dû quitter leur domicile et plus d’un million de foyers sont privés d’eau dans cet Etat. La situation est « dramatique » et « absolument sans précédent », a déclaré samedi Eduardo Leite, gouverneur de l’Etat où près de 320 localités sont touchées. Craignant pour « l’approvisionnement » et « la chaîne de production », il a appelé à un « plan Marshall » pour reconstruire la région. Une grande partie des communes se retrouvent isolées, des routes ayant été coupées par les flots ou des glissements de terrain, et les communications perturbées. Les services météo ont indiqué que les intempéries avaient commencé à diminuer mais qu’il devrait pleuvoir pendant encore 24 à 36 heures. Les autorités ont donné l’ordre d’évacuer certains quartiers de Porto Alegre, métropole aux quelque 1,4 million d’habitants, située à la confluence de plusieurs cours d’eau.
Avec la montée des eaux du Guaiba, fleuve emblématique du Sud brésilien, les inondations ont durement frappé la ville, où l’aéroport est fermé depuis vendredi. Le niveau du fleuve a atteint samedi les 5,09 mètres, dépassant le record historique de 4,76 datant de 1941. Zones d’habitations noyées à perte de vue, routes détruites ou ponts entraînés par le courant: les dégâts humains et matériels sont considérables et surtout concentrés dans la région centrale de cet Etat frontalier de l’Argentine et de l’Uruguay. Au nord du Rio Grande do Sul, l’Etat voisin de Santa Catarina est lui aussi frappé par les pluies. Le Rio Grande do Sul a déjà été touché à plusieurs reprises par des intempéries meurtrières, notamment en septembre, quand 31 personnes avaient péri après le passage d’un cyclone dévastateur. Selon les experts, ces phénomènes climatiques extrêmes ont gagné en fréquence et en intensité avec le réchauffement climatique.
Le Brésil a vécu une période de sécheresse historique l’an dernier dans le nord du pays et le nombre de feux de forêt a atteint un record de janvier à avril, avec plus de 17 000 foyers recensés dans tout le pays, plus de la moitié en Amazonie.
R.I