Tunis, le sommet de tous les espoirs

Ce n’est pas leur première rencontre. Les présidents Abdelmadjid Tebboune, Kaïs Saïed et Mohamed Younes El-Menfi avaient déjà « examiné la situation prévalant dans la région du Maghreb arabe ». C’était lors du 7ème sommet du GECF qui s’est tenu à Alger au début du mois de mars dernier. Suite à quoi, ils ont souligné « la nécessité d’unifier et d’intensifier les efforts pour relever les défis économiques et sécuritaires au service des intérêts des peuples des trois pays ». C’est à ce moment-là qu’ils ont décidé de se retrouver pour définir le nouveau cadre de leur regroupement. C’est chose faite depuis lundi dernier avec leur première réunion à Carthage en Tunisie. Dans la déclaration finale signée à l’issue de la rencontre, ils expliquent leur démarche par « la nécessité d’unifier les positions et d’intensifier la concertation et la coordination pour renforcer les facteurs de sécurité, de stabilité et de développement dans toute la région ». Mais aussi et surtout par « le besoin urgent pour les trois pays d’avoir une voix audible unifiée et une présence influente et effective dans les différents espaces d’appartenance régionaux et internationaux ». Réfléchir ensemble, décider ensemble, parler d’une même voix…Voilà en gros les objectifs fixés lors de cette rencontre. Les trois Chefs d’États se sont promis « d’intensifier la concertation et la coordination pour renforcer les facteurs de sécurité ». Sans oublier « le développement dans la région qu’il convient de mettre à l’abri de la politique des axes et des dangers des ingérences étrangères ». Cette relance d’un regroupement resté trop longtemps inanimé restera ouverte « à toute volonté politique sincère et crédible qui partage les mêmes priorités communes constructives pour promouvoir et enrichir cette action collective commune et approfondir l’entente et la coopération ». Tout en définissant quelques règles communes comme, notamment « la dénonciation avec force (du) génocide commis contre le peuple palestinien frère ». Ainsi que « leur soutien à la résistance du vaillant peuple palestinien ». De même que pour « l’action arabo-africaine commune…visant à mettre un terme à la souffrance exacerbée du peuple soudanais frère et à imposer la cessation des hostilités ». Il a été également question « du terrorisme, de la traite des êtres humains, du trafic de drogue et du crime organisé, en vue de protéger la région de ces fléaux ». D’autre part les trois Chefs d’États ont convenu de la création de groupes de travail pour coordonner « les efforts visant à protéger les frontières communes contre les risques et les conséquences de la migration irrégulière et les autres manifestations du crime organisé ». C’est un véritable programme d’action que les trois Chefs d’États ont décidé. Un programme qu’ils évalueront lors de la prochaine rencontre. Un vent nouveau, porteur d’espoirs, souffle sur toute la région depuis lundi dernier.
Zouhir Mebarki