Le Maroc a toujours voulu voir l’institution onusienne épouser ses thèses et conforter, par les missions de ses envoyés spéciaux, son occupation illégale des territoires de la République arabe sahraouie démocratique.
Ses médias, actionnés par le Makhzen, ont toujours œuvré dans ce sens en travestissant les propos et déclarations des responsables des missions onusiennes pour le Sahara occidental, versant même dans le mensonge éhonté, la diffamation et parfois même dans l’insulte. À ce titre, l’ancien envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies au Sahara occidental, Christopher Ross a critiqué, récemment, les médias et le gouvernement marocains qui ne cessent de mener des campagnes de désinformation et de porter de fausses accusations contre lui lors de l’exercice de ses fonctions, soulignant que le Makhzen souhaite un envoyé onusien dans la région dépourvu de neutralité, pour satisfaire ses ambitions et pour conforter ses thèses et plans. Dans le cadre de l’exercice du droit de réponse, il a réagi aux accusations fallacieuses publiées sur le site « Maroc diplomatique » et à celles déjà exprimées par de hauts responsables marocains concernant une prétendue hostilité envers le Maroc, dans des tentatives de diffamation à cause de sa neutralité dans le dossier sahraoui. Le diplomate a précisé qu’il a œuvré comme envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental pendant huit ans, rappelant que sa mission, telle que définie dans les résolutions successives du Conseil de sécurité, était de faciliter des négociations directes entre les deux parties au conflit (le Maroc et le Front Polisario) en vue de parvenir à « une solution politique mutuellement acceptable, qui pourvoit à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental ».
Or, les différentes missions onusiennes pour parvenir à mettre le plan de règlement du conflit adopté par la communauté internationale ont toujours fait l’objet d’obstruction par le Maroc qui avait même sciemment sabordé les négociations engagées à Manhasset (USA) ( du 19 juin 2007 au 19 mars 2008. Ces négociations en quatre rounds étaient supervisées par Peter Van Walsum le prédécesseur de Christopher Ross comme envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU Ban ki Moon-ndlr). Ross qui a souligné que son rôle de facilitateur lui imposait une neutralité absolue, a tenu à signaler que « jamais une seule fois en huit ans il n’a épousé une proposition spécifique (pour le règlement du conflit au Sahara occidental), malgré la forte pression du Maroc pour plaider en faveur de l’autonomie sous une prétendue souveraineté marocaine », alors que le Front Polisario continue de plaider en faveur d’un référendum d’autodétermination incluant l’indépendance comme option. Par ailleurs, Ross a également rappelé que l’Algérie a toujours été en faveur d’un règlement impliquant un référendum au Sahara occidental conformément aux différentes résolutions onusiennes. À ce titre, il a affirmé que « le Maroc était clairement déçu que l’Algérie ne puisse pas être amenée à faire davantage pour promouvoir un règlement à son goût » et que, « en tant qu’État souverain, elle a maintenu sa position ». Cette sortie de l’ancien envoyé personnel du secrétariat général de l’ONU est venue rappeler que le Maroc a fait preuve, dans les négociations engagées sous la coupe des Nations unies, de mauvaise foi au moment où, ausi bien le Front Polisario que l’Algérie ont adopté le plan de règlement adoubé par la communauté internationale. Le Makhzen continue vaille que vaille de faire la promotion de son plan de règlement de ce conflit qui dure depuis 1975, en usant de mensonge. Il continue d’affirmer que les grandes puissances soutiennent sa thèse de règlement dans le cadre d’une autonomie sous souveraineté marocaine alors que les déclarations des responsables occidentaux rappellent que la solution de ce problème passe nécessairement par la mise en œuvre du plan onusien et des résolutions de la communauté internationale. À ce titre, l’ambassadrice des états-Unis en Algérie, Elizabeth Moore Aubin, a estimé que le conflit au Sahara occidental a « assez duré », rappelant que son gouvernement soutient un règlement du conflit « dans le cadre des Nations unies et à travers le travail de l’envoyé spécial du SG de l’ONU, Staffan de Mistura ». Dans un entretien accordé aux quotidiens El-Watan et El-Khabar et paru jeudi, elle a affirmé que ce conflit a assez duré. » 47 ans, c’est long « , a-t-elle indiqué tout en soulignant que « les États-Unis voient que De Mistura devrait avoir l’espace et l’opportunité de travailler pour une solution politique au conflit dans le cadre des résolutions internationales ».
Slimane B.
