Le colonisateur marocain semble être le mauvais élève dont parlait le général vietnamien, Giap, dans son discours prononcé à Alger en 1975 quand il avait qualifié le colonialisme de mauvais élève qui ne retient pas les leçons.
N’ayant pas retenu les leçons des arrêts de la Cour de justice de l’Union européenne qui ont invalidé les contrats de pêche, miniers et recherches en énergie solaire, conclus avec certains pays du vieux continent, et qui englobent des territoires occupés du Sahara occidental, voilà qu’il revient à la charge avec une initiative destinée, d’une part, à acter son occupation des territoires de la République arabe sahraouie démocratique et d’autre part, à entraîner les pays du Sahel dans le bourbier sahraoui.
Le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, avait réuni le 23 décembre dernier les représentants de quatre pays du Sahel pour annoncer l’initiative d’offrir à ces pays une interface atlantique sous forme d’accès à l’Atlantique. Le roitelet M6 avait longuement péroré sur le sujet, lors d’un discours prononcé à l’occasion de son invasion des territoires sahraouis (désignée sous le vocable pompeux de marche verte), en affirmant qu’elle permettra d’offrir aux pays du Sahel l’occasion d’accéder au commerce international et de lancer une dynamique de développement.
Or, cet accès vers l’Atlantique ne pourrait se réaliser qu’en empruntant une partie des territoires occupés de la RASD et des infrastructures de son voisin la Mauritanie qui refuse d’être entraînée dans cette énième folie de Rabat. Il faut préciser dans ce cadre, que la Mauritanie qui reconnaît la RASD est attachée à la légalité internationale et ne peut dans ce cas participer à une entreprise qui violerait ses engagements et son respect du droit international. Le ministre mauritanien des Affaires étrangères Mohamed Salem Ould Merzouk, au cours d’une conférence de presse conjointe avec le chef de la diplomatie du Makhzen avait décliné, lundi dernier, l’invitation adressée à son pays d’adhérer à l’initiative marocaine.
Faisant preuve de forfanterie, Bourita a tenté de mettre dans la gêne son homologue Mauritanien, alors qu’il savait pertinemment qu’elle avait refusé de répondre à l’invitation de la réunion du 23 décembre à Marrakech et sa position concernant cette ruse du Makhzen. Bourita a tenté le discours mielleux des relations de bon voisinage, de patrimoine et de destin commun pour tenter de gagner l’adhésion de Nouakchott à son initiative qui est un projet mort-né sans le concours de la Mauritanie.
Il faut préciser dans ce cadre que la visite du chef de la diplomatie mauritanienne au Maroc intervient alors que les relations entre les deux pays traversent une période de froid. Nouakchott a voté dans sa dernière Loi de finance une augmentation des taxes jusqu’à 170% sur les produits importés du Maroc. De plus, la Mauritanie offre, aux pays du Sahel, l’unique voie d’accès à l’Atlantique et son adhésion à l’initiative marocaine ferait de ses routes et autres installations une simple voie de passage ce qui réduirait drastiquement les entrées comme taxes et gains provenant des prestations de fret et autres que génère l’interface sur l’Atlantique qu’elle offre aux quatre pays du Sahel, le Mali, le Niger, le Burkina Faso et le Tchad.
En tentant cette nouvelle ruse, le Maroc donne l’impression de vouloir impliquer ces pays dans sa guerre coloniale qu’il mène contre le peuple sahraoui. Il tente vainement, également de parasiter les bonnes relations de ces pays avec son voisin l’Algérie qui offre, via la transsaharienne, la meilleure voie d’échanges entre l’Afrique et l’Europe. Finalement la diplomatie de la ruse, du mensonge et de la duplicité vient de recevoir un autre camouflet et cette fois il est asséné par son voisin, la Mauritanie, qui a relevé, très vite, les desseins inavoués et surtout malhonnêtes de Rabat qui voulait, par son initiative, acter son occupation du Sahara occidental et porter un coup fatal à l’économie du pays.
Slimane B.
