Le Makhzen essuie un nouvel affront et pour cette fois, la gifle est venue de l’ancienne puissance administrante du Sahara occidental, l’Espagne qui a abandonné le soutien au plan d’autonomie défendu par le Maroc pour reprendre sa traditionnelle position de neutralité dans le conflit qui oppose le peuple sahraoui au colonisateur marocain.
Le site Internet du ministère espagnol des Affaires étrangères, a indiqué que dans le conflit du Sahara occidental, l’Espagne soutient « la recherche d’une solution politique acceptable pour les deux parties dans le cadre de la Charte des Nations unies et des résolutions du Conseil de sécurité». L’Espagne, a ajouté le site, soutient le travail de l’Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations unies Staffan de Mistura et maintient son engagement humanitaire envers les résidents des camps de réfugiés sahraouis, en se positionnant comme le premier donateur bilatéral ».
Le Makhzen qui croyait avoir gagné le ralliement de l’Espagne à sa « cause » et qui s’apprêtait même à négocier la rétrocession du contrôle de l’Espagne aérien sahraoui toujours sous contrôle espagnol, tombe dans une grosse désillusion.
Il faut rappeler dans ce cadre que, au mépris de la traditionnelle position historique de neutralité de l’Espagne dans le conflit, le soutien exprimé par Pedro Sanchez aux thèses marocaines de large autonomie des territoires sahraouis, a coûté trop cher à l’économie à son pays qui a perdu un marché algérien qui permettait à des larges segments de l’industrie espagnole de fonctionner et de prospérer. Pire encore, ce soutien avait laissé apparaitre des lézardes dans la coalition qui a porté Pedro Sanchez au pouvoir.
À ce jour et malgré son adoubement par le roi, le premier ministre espagnol sortant n’arrive toujours pas à gagner la confiance des députés en raison justement de son soutien aux thèses marocaines qu’il avait pris sans consulter son gouvernement et la coalition qui lui a permis de gagner la chefferie du gouvernement.
À ce titre, il faut rappeler qu’au moment des faits (l’annonce du soutien aux thèses marocaines, ndlr), l’Algérie avait rappelé au chef du gouvernement espagnol la responsabilité historique et morale de Madrid dans le conflit du Sahara occidental. Malgré tous ses efforts pour lui faire accepter le principe d’un règlement du conflit dans le cadre de la légalité internationale et des résolutions de l’ONU, Pedro Sanchez pour des raisons qui seront connues un jour n’a pas voulu corriger sa position politique préférant mettre au bord de la faillite de larges pans de l’économie espagnole.
Aujourd’hui et depuis le discours de Pedro Sanchez devant l’Assemblée générale de l’Onu en septembre 2023, au cours duquel il avait clairement exprimé l’abandon de l’Espagne du soutien aux thèses marocaines, le Makhzen est aux abois.
Et pour illustrer la nouvelle position de l’Espagne on peut citer la sortie de la directrice de la RTVE, Mme Elena Sanchez Caballero qui avait exprimé ses regrets et présenté ses excuses à propos d’un reportage diffusé le 5 octobre dernier et où a figuré une carte du Maroc englobant le Sahara occidental. C’est dire que le Maroc et son Makhzen sont en train de vivre des moments difficiles et tout laisse penser qu’il va user, une nouvelle fois de la carte du chantage à l’émigration clandestine en envoyant ; comme à son habitude, des vagues de migrants à l’assaut des enclaves de Ceuta et Melilla.
Slimane B.
