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PRODUITS DE LA MER : Exporter c’est bien, satisfaire la demande nationale, c’est mieux

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1 500 tonnes de produits de la pêche ont été exportées à partir d’Oran vers des pays européens et arabes. Or, toute stratégie commerciale implique la satisfaction de la demande interne, l’excédent étant destiné à l’exportation.
Le bilan annuel du secteur de la pêche, annoncé par le directeur de la Pêche et des produits halieutiques de la wilaya d’Oran, Maghni Sandid Menouar,  et même s’il pousse à la satisfaction laisse quand même perplexe. Le constat pour la wilaya d’Oran est le même pour l’ensemble des wilayas côtières. La production des produits halieutiques est en hausse chaque année mais cela ne se ressent pas sur la courbe des prix à la consommation marquée par une hausse  exponentielle car tout laisse supposer qu’il y a maldonne ou une mauvaise interprétation, quelque part de la stratégie nationale du commerce. Le directeur de la pêche de la wilaya d’Oran a annoncé que près de 1 500 tonnes de produits de la pêche ont été exportées à partir d’Oran vers des pays européens et arabes, durant les 10 premiers mois de l’année en cours.  Son bilan ne fait pas mention des quantités de poissons tous genres confondus, produites destinées à la consommation. Or, toute stratégie commerciale implique la satisfaction de la demande interne, l’excédent étant destiné à l’exportation. Certes il a indiqué que de janvier à octobre 2023, environ
8 000 tonnes de poisson, dont 215,5 tonnes de poisson blanc, 6 742 tonnes de petits poissons pélagiques, 706 tonnes de grands poissons pélagiques, en plus de 86 tonnes de crustacés et 12 tonnes de mollusques ont été produites depuis les ports de pêche d’Oran et d’Arzew. De ces quantités il faut déduire celles qui ont été destinées à l’exportation et qui sont de l’ordre de 1500 tonnes. Que reste-t-il pour satisfaire la demande locale ?  Cela explique en partie la hausse vertigineuse des prix des produits de la mer, car les quantités destinées au marché local sont dérisoires et n’arrivent pas à faire jouer la logique de l’offre et la demande sur laquelle est basée toute dynamique commerciale.

Mais où est donc le poisson d’élevage ?
Le bilan présenté par le responsable du secteur de la pêche lors de la 4e session de l’APW d’Oran ne mentionne pas également le volume de la production du poisson d’élevage, un poisson présenté comme produit de substitution pour satisfaire la demande nationale. Pour l’anecdote, une pêcherie destinée à vulgariser la consommation de ce produit a été ouverte à Oran. Elle a fonctionné durant quelques mois avant de fermer ses portes pour des raisons qui restent obscures.  Le président de la République a insisté, dans ses directives lors des conseils des ministres et du gouvernement et dans ses rencontres avec les médias nationaux et même avec les walis, sur la nécessité de satisfaire la demande nationale avant de penser à s’ouvrir vers le marché international.
Aujourd’hui le secteur agricole, tous segments confondus s’est lancé dans une dynamique d’exportation mais qui a impacté négativement les indices de consommation locale. Il y a quelques années, l’Algérie arrivait à produire des quantités d’agrumes qui lui permettaient de satisfaire la demande locale et de dégager un excédent destiné à l’exportation. Aujourd’hui, les oranges et autres agrumes sont importées. Il faut savoir que cette propension à  verser dans l’export devrait en principe servir le trésor national par des rentrées conséquentes de devises étrangères.
Les opérations enregistrées au niveau des chambres régionales du commerce et domiciliées dans les différentes banques nationales, ont –elles constitué une bouffée d’oxygène pour le trésor national. Ce sont autant de questions que l’Algérien est en droit de se poser surtout quand on sait que certaines pratiques sont le contraire des instructions et des directives du président de la République qui a instruit les différents responsables de l’exécutif tant central que local  sur la nécessité de satisfaire la demande nationale pour freiner les pratiques spéculatives, les crises et rétentions de produits fomentées par les barons de l’informel et pour offrir la possibilité au consommateur algérien de bénéficier d’apports nutritifs équilibrés. Cette volonté de destiner la production nationale aux marchés étrangers pourrait à la longue desservir le secteur productif si elle n’est pas maitrisée et surtout si elle ne répond  pas aux standards mondialement connus et reconnus. 
Slimane B.

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