Une troisième vague de libération de prisonniers devait avoir lieu, hier, troisième jour de la trêve humanitaire entre l’entité sioniste et le mouvement de la résistance palestinien Hamas signée sous l’égide des Qataris, Égyptiens et Américains.
Le gouvernement israélien a indiqué avant-hier avoir reçu du Hamas, la liste des détenus qui doivent être libérés dimanche sans dévoiler ni l’identité, ni le nombre, ni l’heure prévue pour leur remise au CICR (Comité international de la Croix Rouge). Toutefois et à se fier à des sources égyptiennes, 13 Israéliens et 39 Palestiniens sont concernés par cette nouvelle libération. Un Américain devait être parmi les libérés selon des sources US officielles. Une source égyptienne a affirmé, par ailleurs, que des contacts intenses sont en cours entre l’Égypte, le Qatar et les États-Unis pour prolonger la trêve humanitaire dans la bande de Ghaza. Les premiers échanges ont été effectués vendredi, soit le premier jour de l’entrée en vigueur de cet accord de quatre jours. Samedi soir, un peu avant minuit un deuxième échange a été également opéré. La libération du samedi a été repoussée de quelques heures sur décision du mouvement Hamas qui accuse Israël d’avoir violé les termes du contrat notamment pour l’entrée des aides humanitaires au nord de Ghaza. Selon l’accord 200 camions d’aides devraient arriver quotidiennement à Ghaza. Sur le terrain, seuls 284 camions ont pu entrer dont 61 pour le nord de Ghaza, et ce, durant toute cette pause. La partie israélienne lui a été également reprochée de n’avoir pas respecté le critère de l’ancienneté en détention exigé par Hamas dans le choix des Palestiniens libérables. Autrement dit celui qui est en prison depuis longtemps devrait sortir en premier. L’État hébreu a nié toutes ces accusations menaçant de reprendre son offensive militaire contre Ghaza si les prisonniers n’étaient pas libérés avant minuit. Il aura fallu l’intervention des acteurs clés dans la médiation à savoir le Qatar et l’Égypte pour débloquer la situation. Le Hamas a alors libéré 13 prisonniers Israéliens, soit 6 femmes et 7 enfants. Les brigades Ezzedine al-Qassam, branche armée du mouvement Hamas, ont diffusé une vidéo montrant 13 Israéliens et quatre Thaïlandais montant dans des 4×4 du CICR peu avant minuit. Tous sont arrivés en Israël peu après, via l’Égypte. Tard dans la soirée, Israël a annoncé de son côté, avoir libéré un second groupe de 39 prisonniers palestiniens, dont 6 femmes et 33 enfants. Israël s’est engagé, dans le cadre de cet accord, à libérer 150 prisonniers palestiniens au total. Le Hamas doit libérer en contrepartie 50 prisonniers de guerre, selon l’accord. Le Mouvement palestinien a remis au CICR durant les deux premiers jours de la trêve 41 détenus israéliens et étrangers, pendant qu’Israël a libéré 78 prisonniers palestiniens. Un nouvel échange était attendu pour hier, soit au troisième jour de la trêve.
284 camions d’aides humanitaires entrés à Ghaza
Entretemps, les camions d’aide humanitaire continuent à entrer dans la bande de Ghaza, assiégée et dévastée par sept semaines d’intenses bombardements israéliens. Mais en quantité largement en dessous des besoins réels des Ghazaouis. L’ONU a annoncé qu’un total de 248 camions d’aide humanitaire est arrivé dans la bande de Ghaza depuis l’entrée en vigueur de la trêve dont 61 véhicules chargés du matériel médical, de la nourriture et de l’eau acheminés vers le Nord de l’enclave. Une goutte d’eau dans un océan notamment pour les besoins médicaux sachant qu’il y a plus de 30 mille blessés à Ghaza. Avant l’agression israélienne contre le territoire palestinien quelques 500 camions chargés d’aides humanitaires pénètrent à Ghaza quotidiennement. Selon un communiqué de l’agence des Nations unies chargée de la coordination humanitaire, onze ambulances, trois autocars et un véhicule à plateau ont été livrés à l’hôpital Al-Shifa, le plus grand de la Bande de Ghaza,
« pour aider aux évacuations ». « Plus la trêve durera, plus les organisations humanitaires seront en mesure d’envoyer de l’aide à l’intérieur et à l’extérieur de la bande de Ghaza », a ajouté l’OCHA.
Netanyahou pressé tel un citron
Après avoir été forcé à accepter la trêve dictée par la réalité du terrain notamment les pertes humaines et matérielles subies par son armée à Ghaza, le gouvernement de Benyamin Netanyahou fait aussi face à une terrible et intenable pression venant de l’intérieur comme de l’extérieur. La tête du Premier ministre a été maintes fois réclamée en Israël depuis notamment le 7 octobre dernier. L’Exécutif de l’extrême droite est accusé d’avoir failli un certain 7 octobre jour de l’opération du Déluge Al Aqsa. Le Gouvernement est déjà acculé de l’intérieur par le collectif des familles et proches des prisonniers de guerre aux mains de la résistance palestinienne. Samedi soir des milliers de personnes se sont rassemblées à Tel Aviv exigeant de faire de la libération des prisonniers de guerre une priorité et de tout miser pour les ramener à la maison. Le gouvernement Netanyahou se trouve ainsi dans une posture peu confortable. Selon le ministre de la Défense et ancien chef d’état-major israélien Moshe Yaalon, le gouvernement Netanyahu est comme paralysé et incapable de prendre une décision, indiquant que la décision du cabinet d’accepter la trêve est arrivée trop tard après la perte de deux prisonniers israéliens. La presse israélienne a mis également en avant l’échec de l’armée à atteindre les objectifs de la guerre lancée contre la bande de Ghaza relevant le refus de l’Autorité de surveillance militaire de l’entité occupante de révéler une carte des opérations de « l’armée » à Ghaza. D’après la chaîne de télévision israélienne canal 12, l’Autorité de surveillance militaire empêche la diffusion de toute carte d’action des forces dans la bande de Ghaza, à un moment, indique-elle, où les objectifs déclarés de la guerre dans la bande de Ghaza n’ont pas été atteints, appelant à prolonger la trêve pour tenter de ramener les prisonniers. « Il n’y a pas d’autre choix que de continuer, même si cela prend désormais 4, 5, voire 10 jours de trêve », a déclaré un journaliste de cette chaîne.
Encore des manifestations de soutien pour un cessez-le-feu permanent
Le Gouvernement israélien est également pressé par la communauté internationale, qui réclame un cessez le-feu immédiat alors que les peuples libres de plusieurs capitales à travers le monde exercent des pressions sur leurs gouvernements pour obtenir un cessez-le-feu auprès d’Israël. Des manifestations de soutien et de solidarité avec les Ghazaouis sont organisées un peu partout aux quatre coins de la planète pour dénoncer le génocide et le nettoyage ethnique israélien contre les Palestiniens. Avant-hier, soit samedi, des centaines de milliers de manifestants se sont rassemblés sur la Colline du Parlement à Ottawa appelant à un cessez-le-feu immédiat et durable dans la bande de Ghaza. Ils étaient environ 100 000 personnes à avoir participé à cette manifestation organisée par la Ligue internationale de lutte populaire au Canada, le Mouvement de la jeunesse palestinienne, l’Association des Canadiens arabes palestiniens, le Parti travailliste pour la Palestine. Il s’agit du rassemblement pro-palestinien le plus important de l’histoire du Canada. Des dirigeants syndicaux, des militants pro-palestiniens, des politiciens et des membres des Premières Nations, ont tous appelé à un cessez-le-feu immédiat et durable, ainsi que de la fin de la complicité du Canada dans les crimes de guerre israéliens. Intervenant à l’occasion, Yosef Rosenberg, membre de Nuterei Karta, a expliqué que le sionisme et le judaïsme sont complètement distincts l’un de l’autre et que la foi juive a été manipulée pour s’adapter à l’agenda politique des sionistes. « Il fut un temps où juifs, musulmans et chrétiens vivaient en harmonie en Palestine. Tout cela a pris fin lorsque Israël a été créé en tant qu’État et lorsque les sionistes ont commencé à occuper et à assassiner des gens », a-t-il rappelé. « Israël a utilisé la religion juive pour commettre des massacres contre le peuple palestinien, pour tuer, piller et faire tout ce qui est contraire aux Dix Commandements », a-t-il ajouté. Les Britanniques étaient également au rendez-vous. En effet, des dizaines de milliers ont à nouveau manifesté samedi à Londres en soutien à la Palestine, réclamant un cessez-le-feu durable à Ghaza. Le cortège s’est élancé de Park Lane en milieu de journée en direction de Whitehall, quartier central de Londres, avec des centaines de drapeaux palestiniens et des pancartes « Arrêtez de bombarder Ghaza » ou « Fin du siège. » Les marches se sont également poursuivies dans plusieurs villes américaines, dénonçant l’agression israélienne contre la bande de Ghaza. Les manifestations ont été organisées à Washington, New York, Chicago, Houston et Arizona, et devant d’immenses complexes commerciaux, exhortant les Américains à boycotter les achats pour pousser les grandes entreprises à faire pression sur l’administration américaine afin de forcer Israël à mettre fin à son agression. L’Australie a vécu également, hier, au rythme des manifestations massives de solidarité avec la population de la bande de Ghaza et contre l’agression israélienne. En France également une marche de soutien à la bande de Ghaza a réuni des centaines de manifestants sur l’île de la Réunion exigeant un cessez le feu. De nombreux pays à travers le monde ont connu des manifestations dénonçant l’agression israélienne et le génocide commis par l’occupation.
Brahim O.